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Amour d'adolescence
Nous traversions l’hiver en manteau de froidure ;
Le vent d’Est engouffrait ses mains sous nos deux corps ;
Nous écoutions battre la nuit et son murmure
Quand filtre un brin de jour au loin, et que tout dort.
De ce labeur heureux côte-à-côte abattu,
De mille mots, d’enseignements en rires ivres,
Qui rapprochaient nos sentiments sans retenue
Et nous faisaient aimer ce temps de joie de vivre
Un lien tissait, complice et doux, harmonieux,
Plein de bonheurs, ses fils secrets, tus ou bénis.
Une amitié nouvelle entrait chaude en nos yeux
Et palpitait comme un oiseau qui tremble au nid.
Des longs discours, pas un soupçon d’amour avoué
Ne fleurissait, pas un baiser même éphémère :
Que l’illusion d’un lendemain où, décillés,
Nos cœurs vibrants laisseraient taire nos bouches fières !
A la sortie, le vieux bistrot nous accueillait ;
Tu adorais l’odeur mêlée de café fort.
Quand les néons pleins de poussière t’illuminaient,
Je voyais luire en tes cheveux des pailles d’or.
Oh ! je restais encor pour toi un inconnu ;
Simple passant dans le sillage de ta vie.
Ton clair regard gênait le mien, timide et nu,
On baisse bien souvent les yeux quand l’Amour crie !
Puis me jetant dans le désordre des idées,
L’esprit cerné de mille parts, la tête vide,
Vers ton visage baigné d’étoiles, je me penchais
Comme un enfant qui perd haleine, la bouche avide.
Car je savais que tu m’aimais, et je t’aimais.
Dès le matin, dans tous tes gestes naissait l’émoi.
Derrière le masque froid des êtres appliqués,
Brûlait un feu impatient au fond de toi.
Que c’était bon de boire en toi, chaque seconde,
Ce tendre souffle, un grand besoin de se revoir,
Et de marcher en amoureux au sein du monde
A l’heure tardive où tout s’éteint, où point le noir ! …
Paris, 1986
Nous traversions l’hiver en manteau de froidure ;
Le vent d’Est engouffrait ses mains sous nos deux corps ;
Nous écoutions battre la nuit et son murmure
Quand filtre un brin de jour au loin, et que tout dort.
De ce labeur heureux côte-à-côte abattu,
De mille mots, d’enseignements en rires ivres,
Qui rapprochaient nos sentiments sans retenue
Et nous faisaient aimer ce temps de joie de vivre
Un lien tissait, complice et doux, harmonieux,
Plein de bonheurs, ses fils secrets, tus ou bénis.
Une amitié nouvelle entrait chaude en nos yeux
Et palpitait comme un oiseau qui tremble au nid.
Des longs discours, pas un soupçon d’amour avoué
Ne fleurissait, pas un baiser même éphémère :
Que l’illusion d’un lendemain où, décillés,
Nos cœurs vibrants laisseraient taire nos bouches fières !
A la sortie, le vieux bistrot nous accueillait ;
Tu adorais l’odeur mêlée de café fort.
Quand les néons pleins de poussière t’illuminaient,
Je voyais luire en tes cheveux des pailles d’or.
Oh ! je restais encor pour toi un inconnu ;
Simple passant dans le sillage de ta vie.
Ton clair regard gênait le mien, timide et nu,
On baisse bien souvent les yeux quand l’Amour crie !
Puis me jetant dans le désordre des idées,
L’esprit cerné de mille parts, la tête vide,
Vers ton visage baigné d’étoiles, je me penchais
Comme un enfant qui perd haleine, la bouche avide.
Car je savais que tu m’aimais, et je t’aimais.
Dès le matin, dans tous tes gestes naissait l’émoi.
Derrière le masque froid des êtres appliqués,
Brûlait un feu impatient au fond de toi.
Que c’était bon de boire en toi, chaque seconde,
Ce tendre souffle, un grand besoin de se revoir,
Et de marcher en amoureux au sein du monde
A l’heure tardive où tout s’éteint, où point le noir ! …
Paris, 1986