Avocaterie rigolarde Préliminaire Pour maintenir votre moral je vais écrire des conneries avec un style antiviral propice à la plaisanterie Si ma muse ne se bourre pas Au whisky ou bien au vieux marc J’aurai le crayon délicat Mais plus de gnôle dans mes placards Plaidoirie Monsieur le président et messieurs les jurés Mon client n’est pas tel que dit le procureur. Comment être coupable en offrant quelques fleurs ? Il est donc innocent le fait est assuré. Il offrit un rosier à la belle Artémise, Le droit n’interdit pas un cadeau d’amoureux, Il voulait l’honorer en faisant de son mieux La belle se trouva par la chose surprise. Certes il jeta les fleurs du quatrième étage Et par distraction il les laissa en pot Artémise en acquit, pour dire le juste mot, Un tout nouveau profil par l’incroyable hommage. On l’accusa alors de mal prémédité Mais le vent ce jour là était un peu trop fort Le pot qui aurait pu ne pas faire de tort De la dame changea la réelle beauté. On voudrait facturer d’incroyables dommages Pour restaurer la belle au chef d’œuvre en péril Mais à bien regarder et sans être subtil Le bout rond de la dame est son seul apanage Et il n’a point souffert des fleurs de l’altitude Il reste vallonné, tendu, comme il le faut, Capable d’attirer n’ayant pas de défaut On ne voit plus de lui que douce plénitude. Le visage ayant eu d’attentives coutures Sans être ravissant ne peut encore déplaire Il saura attirer aux heures crépusculaires Les myopes sans lunettes qui négligent l’allure. Et puis quelle imprudence de crier me voici À un amour vivant en moyenne altitude L’incitant à offrir des roses en prélude La dame aussi causa le lancer imprécis. Monsieur le président et messieurs les jurés On voit bien qu’on accuse ici un innocent Ayez de l’indulgence et d’un geste clément Acquittez mon client qui est désemparé. Il n’offrira de fleurs que roses en bouquet Qu’il portera lui-même aux dames méritantes, Plus de pot dangereux aux chutes inquiétantes, Ou bien des chocolats dans un joli paquet. Les hommes incapables de rendre la justice Écrivant tant de lois qu’on en tue des forêts Pataugeant dans un droit hélas sans intérêt De la presse sans cœur firent alors les délices Comme on avait trouvé que par le chocolat On agressait le foie avec désinvolture Que d’avoir le teint jaune nuisait à la figure On plaida de nouveau ; tant mieux pour l’avocat !