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Complainte
Quand l’effort d’un seul jour, emplissant mille aumônes,
Au papier livrera les échos de mon cœur,
Tout le philtre envoûtant l’univers polychrome
D’une lyre amoureuse où quelque ode se meurt ;
Quand j’aurai bu l’ idée au bel imaginaire,
Tourner chaque facette entre mes doigts éteints,
Ou, repu de n’avoir pas conquis l’aurifère
Et noble inspiration des maîtres anciens ;
Je désagrégerai la Phonétique et l’Ordre,
Comme Verlaine, ami de l’inhabile Impair,
Ou Rimbaud dont l’instinct cabochard est de mordre
A même la raison pour en tuer le nerf !
A force d’éblouir en vain ma tête vide
Par mille éclats de vers insipidement froids,
Peut-être qu’un rayon, une étincelle avide
Ira zébrer mon ciel où l’horizon décroît.
Au diable étourderies, emphase ridicule,
Feuille blanche envolée à la barbe des mots !
Je vous pousse au tiroir, poussiéreux fascicules ;
Mon chant libre n’attend qu’une fleur du chaos ! ...
Quand l’effort d’un seul jour, emplissant mille aumônes,
Au papier livrera les échos de mon cœur,
Tout le philtre envoûtant l’univers polychrome
D’une lyre amoureuse où quelque ode se meurt ;
Quand j’aurai bu l’ idée au bel imaginaire,
Tourner chaque facette entre mes doigts éteints,
Ou, repu de n’avoir pas conquis l’aurifère
Et noble inspiration des maîtres anciens ;
Je désagrégerai la Phonétique et l’Ordre,
Comme Verlaine, ami de l’inhabile Impair,
Ou Rimbaud dont l’instinct cabochard est de mordre
A même la raison pour en tuer le nerf !
A force d’éblouir en vain ma tête vide
Par mille éclats de vers insipidement froids,
Peut-être qu’un rayon, une étincelle avide
Ira zébrer mon ciel où l’horizon décroît.
Au diable étourderies, emphase ridicule,
Feuille blanche envolée à la barbe des mots !
Je vous pousse au tiroir, poussiéreux fascicules ;
Mon chant libre n’attend qu’une fleur du chaos ! ...