Hors ligne
Diego
Il jouait du saxo le dimanche à "Beaubourg"
Son regard andalou aux reflets de velours,
Attirait rarement l’attention des passants,
Moi j’étais envoûtée par son charme troublant.
Un soir il me parla d’amour et de musique
Et fit ainsi vibrer par ces deux mots magiques
L’émotion partagée d’un bonheur embrasé
Qui consumait nos cœurs de passion insensée.
Ses yeux me dévoraient dès que je l’approchais,
Il inventait des mots et me les chuchotait.
J’inondais de caresses mon joueur de saxo,
Et m’enivrais sans cesse du parfum de sa peau.
Il m’appelait « princesse » et sa voix m’apaisait,
Dans son ombre géante, parfois je me perdais,
Sa joie de vivre alors venait me divertir
Déclenchant à coup sûr des cascades de rires.
Il pillait sans remords, et moi je le suivais,
Grisée par cette ambiance, mes peurs s’effaçaient.
En sortant en courant des parkings à la ronde,
Dans ces virées nocturnes, je plongeais dans son monde.
Au petit matin clair il me laissait partir,
Sans nulle autre promesse et sans me retenir,
Je retrouvais ma vie opposée à la sienne,
Mais un grain de folie l’envahissait quand même.
Mon esprit divaguait et je rêvais d’enfants
Qui auraient son sourire et son regard brûlant.
Diego le révolté, épris de liberté,
S’inquiétait de ce lien qu’il sentait se tisser.
Moi je ne désirais rien d’autre que l’aimer,
Il me voyait sombrer pour mieux lui ressembler.
Dans une ultime étreinte au goût désespéré
Un matin il partit, pour ne pas m’abîmer.
Ses adieux résonnaient en des phrases si tendres
Que mon cœur en lambeaux refusait de comprendre.
Nos chemins s’éloignèrent, je repris mon errance
Un homme et puis un autre, et puis cette naissance.
Parfois en regardant cet enfant aux yeux verts
Je pensais à celui qui n’était pas son père,
Me demandant alors où l’avaient emmené
Ses rêves d’aventures, sa soif de liberté.
Des images diffuses, revenaient, impromptues.
Je tentais d’oublier un passé trop confus,
Tous ces petits larcins accomplis chaque nuit
Auxquels je me livrais pour partager sa vie.
Ma mémoire aujourd’hui dessine son visage
À travers quelques vers posés sur une page.
Le souvenir ardent d’un amour sans pareil
Comme un troublant rappel murmure à mon oreille…
Lucie Granville
Il jouait du saxo le dimanche à "Beaubourg"
Son regard andalou aux reflets de velours,
Attirait rarement l’attention des passants,
Moi j’étais envoûtée par son charme troublant.
Un soir il me parla d’amour et de musique
Et fit ainsi vibrer par ces deux mots magiques
L’émotion partagée d’un bonheur embrasé
Qui consumait nos cœurs de passion insensée.
Ses yeux me dévoraient dès que je l’approchais,
Il inventait des mots et me les chuchotait.
J’inondais de caresses mon joueur de saxo,
Et m’enivrais sans cesse du parfum de sa peau.
Il m’appelait « princesse » et sa voix m’apaisait,
Dans son ombre géante, parfois je me perdais,
Sa joie de vivre alors venait me divertir
Déclenchant à coup sûr des cascades de rires.
Il pillait sans remords, et moi je le suivais,
Grisée par cette ambiance, mes peurs s’effaçaient.
En sortant en courant des parkings à la ronde,
Dans ces virées nocturnes, je plongeais dans son monde.
Au petit matin clair il me laissait partir,
Sans nulle autre promesse et sans me retenir,
Je retrouvais ma vie opposée à la sienne,
Mais un grain de folie l’envahissait quand même.
Mon esprit divaguait et je rêvais d’enfants
Qui auraient son sourire et son regard brûlant.
Diego le révolté, épris de liberté,
S’inquiétait de ce lien qu’il sentait se tisser.
Moi je ne désirais rien d’autre que l’aimer,
Il me voyait sombrer pour mieux lui ressembler.
Dans une ultime étreinte au goût désespéré
Un matin il partit, pour ne pas m’abîmer.
Ses adieux résonnaient en des phrases si tendres
Que mon cœur en lambeaux refusait de comprendre.
Nos chemins s’éloignèrent, je repris mon errance
Un homme et puis un autre, et puis cette naissance.
Parfois en regardant cet enfant aux yeux verts
Je pensais à celui qui n’était pas son père,
Me demandant alors où l’avaient emmené
Ses rêves d’aventures, sa soif de liberté.
Des images diffuses, revenaient, impromptues.
Je tentais d’oublier un passé trop confus,
Tous ces petits larcins accomplis chaque nuit
Auxquels je me livrais pour partager sa vie.
Ma mémoire aujourd’hui dessine son visage
À travers quelques vers posés sur une page.
Le souvenir ardent d’un amour sans pareil
Comme un troublant rappel murmure à mon oreille…
Lucie Granville