Souvent on trouve refuge dans un périmètre de sécurité, retarder les pendules en bloquant la grande aiguille, histoire de figer le temps, le temps d'une pause comme dans l'oeil d'un cyclone.
Ton texte est excellent, ton style me renvoie aux poèmes de Ingeborg Bachmann que j'aime tant.
Dont celui-ci ; Tombe coeur
tombe, coeur de l’arbre du temps,
vous feuilles tombez, depuis les branches gelées
qui jadis enlaçaient le soleil,
tombez, comme les larmes tombent des yeux dilatés!
la boucle vole encore tout le jour dans le vent
autour du front bruni du dieu de ce pays,
sous la chemise le poing presse
déjà la blessure béante.
Pour cela tu dois être dur, quand le tendre dos des nuages
se penche encore une fois vers toi,
prends le pour du rien, quand du mont Hymettos les rayons de miel
te remplissent pleinement encore.
Car pour le paysan une tige dans la sécheresse
ne vaut pas grand-chose,
pas grand-chose l’été de nos grands lignages.
Et que témoigne déjà ton cœur ?
il balance entre hier et demain.
muet et étranger,
et ce qu’il bat
et déjà sa chute hors du temps.
Ingeborg Bachmann.