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FABLAFRIC
Cette fable est banale mais elle explique bien
Que l’argent qui peut tout, parfois ne peut plus rien.
Une dame assez vieille, enfin disons d’un âge
Qu’on ne précise plus sans qu’il y ait outrage,
Ayant des revenus très loin d’une smicarde,
Vivait au Grand Hôtel: une belle mansarde.
De ses ans amassés elle cachait le tout,
Car maints corps de métier avaient gagné des sous
En restaurant l’ancêtre ; elle avait refusé
Que l’érosion sur elle ait une fatalité.
Elle fut liposucée, étirée et tendue
Ses rides étaient gommées on ne les voyait plus.
Quand il manquait un peu de matière agréable
Le chirurgien cupide la mettait sur la table
Pour greffer le surplus, de nature synthétique,
Qui donnait à la dame un galbe magnifique.
Puis il la modifiait, en fait, assez souvent,
Les appâts de synthèse n’aimant pas trop les ans.
Manucure, pédicure et de nombreux coiffeurs
Étaient à son service ; et faisaient son bonheur.
Sans attendre les soldes la dame s’habillait
Chez les grands dont les noms à Nice scintillaient,
À Paris, Monaco on les trouvait aussi,
Rarement à Choisy, Champerret ou Vitry.
Un jour notre héroïne au tuning de jeunette
Vit un garçon bronzé, qui sous noires lunettes
Avait de jolis yeux, il était souriant,
Il installait pour tous sur le sable brûlant
Chaises longues parasols, pour des sommes modiques
Que parfois les pourboires rendaient très sympathique,
Car face au Grand Hôtel on montrait sans façon
En étant généreux qu’on avait du pognon.
Elle en vint à rêver, sans la moindre pudeur,
Que le jour finissant ce jeune travailleur
Pourrait lui consacrer les moments nécessaires
À donner à son corps quasi octogénaire
Réponse convenant à une envie fébrile
Qu’entretenait encore sa libido sénile.
Pourboires délirants et claires allusions
La dame voulut savoir si le jeune Apollon
Boirait d’un bon champagne, avec elle quelques coupes
Voyant si un vieux pot peut faire meilleure soupe.
Je jeune homme dit non ; expliquant que l’argent
Ne saurait justifier un amour indécent,
Que dans un jeune pot il faisait un potage
Si doux, si merveilleux, qu’un amour sans partage
L’unissait à sa belle que c’était pour la vie,
Qu’il aurait à l'aimer une joie infinie
Moralité
Dans certains cas on voit que l’argent ne peut rien,
On ne peut acheter que ceux le voulant bien
Et si dans les vieux pots, on fait une meilleure soupe,
On peut en raisonnant émettre quelque doute
Pour les vieilles recettes, en de vieilles écuelles
Se cuisinent assez mal les carottes nouvelles.
Cette fable est banale mais elle explique bien
Que l’argent qui peut tout, parfois ne peut plus rien.
Une dame assez vieille, enfin disons d’un âge
Qu’on ne précise plus sans qu’il y ait outrage,
Ayant des revenus très loin d’une smicarde,
Vivait au Grand Hôtel: une belle mansarde.
De ses ans amassés elle cachait le tout,
Car maints corps de métier avaient gagné des sous
En restaurant l’ancêtre ; elle avait refusé
Que l’érosion sur elle ait une fatalité.
Elle fut liposucée, étirée et tendue
Ses rides étaient gommées on ne les voyait plus.
Quand il manquait un peu de matière agréable
Le chirurgien cupide la mettait sur la table
Pour greffer le surplus, de nature synthétique,
Qui donnait à la dame un galbe magnifique.
Puis il la modifiait, en fait, assez souvent,
Les appâts de synthèse n’aimant pas trop les ans.
Manucure, pédicure et de nombreux coiffeurs
Étaient à son service ; et faisaient son bonheur.
Sans attendre les soldes la dame s’habillait
Chez les grands dont les noms à Nice scintillaient,
À Paris, Monaco on les trouvait aussi,
Rarement à Choisy, Champerret ou Vitry.
Un jour notre héroïne au tuning de jeunette
Vit un garçon bronzé, qui sous noires lunettes
Avait de jolis yeux, il était souriant,
Il installait pour tous sur le sable brûlant
Chaises longues parasols, pour des sommes modiques
Que parfois les pourboires rendaient très sympathique,
Car face au Grand Hôtel on montrait sans façon
En étant généreux qu’on avait du pognon.
Elle en vint à rêver, sans la moindre pudeur,
Que le jour finissant ce jeune travailleur
Pourrait lui consacrer les moments nécessaires
À donner à son corps quasi octogénaire
Réponse convenant à une envie fébrile
Qu’entretenait encore sa libido sénile.
Pourboires délirants et claires allusions
La dame voulut savoir si le jeune Apollon
Boirait d’un bon champagne, avec elle quelques coupes
Voyant si un vieux pot peut faire meilleure soupe.
Je jeune homme dit non ; expliquant que l’argent
Ne saurait justifier un amour indécent,
Que dans un jeune pot il faisait un potage
Si doux, si merveilleux, qu’un amour sans partage
L’unissait à sa belle que c’était pour la vie,
Qu’il aurait à l'aimer une joie infinie
Moralité
Dans certains cas on voit que l’argent ne peut rien,
On ne peut acheter que ceux le voulant bien
Et si dans les vieux pots, on fait une meilleure soupe,
On peut en raisonnant émettre quelque doute
Pour les vieilles recettes, en de vieilles écuelles
Se cuisinent assez mal les carottes nouvelles.