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Poème Je suis l'ombre et la lumière

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7 Mars 2023
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Belgique
Je suis
Un homme
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#1

Je suis né un jour d’hiver,
Un 21 décembre, sous un ciel gris clair.
À quatre mois, j’ai quitté leurs bras,
Ma mère ne savait pas, mon père levait déjà le poing.
Alors on m’a placé là,
Dans un hôme où l’amour n’était qu’un lointain refrain.

Je grandissais avec d’autres enfants perdus,
Des ombres comme moi, sans racines, sans connu.
À six ans, une famille m’a ouvert la porte,
Leur amour était sincère, je le sais aujourd’hui,
Mais moi, je restais l’enfant qu’on déporte,
Jamais tout à fait à ma place, un étranger parmi eux, incompris.

Je n’ai pas brillé à l’école,
Les bancs n’étaient pas faits pour moi.
Renvoyé, rejeté, encore une fois,
Je n’étais qu’un numéro dans ce grand manège qui s’affole.
À deux reprises, j’ai voulu tout quitter,
Laisser ce monde derrière moi, me libérer,
Mais le vide n’a jamais réussi à m’emporter.

À seize ans, on m’a dit : "Vas-y, vis seul."
J’ai pris ma valise, j’ai fermé la porte,
Et là, j’ai compris ce qu’abandonner veut dire.
Je me suis retrouvé face à moi-même,
Moi qui n’avais rien appris,
Rien compris à la vie, rien de solide sur quoi m’appuyer.

Puis elle est arrivée, Cindy,
Une lumière dans ma nuit.
Elle était tout, mon cœur, mon souffle, mon avenir,
Mais sa famille était un gouffre qui allait tout détruire.
Son père m’a marqué au fer,
Avec des dettes, des mensonges, des enfers.
Elle-même s’est perdue dans leur tourment,
Et un jour, quand elle m’a trahi, j’ai compris :
Même l’amour peut vous abandonner, même l’amour peut mentir.

Alors j’ai fui, loin de tout, loin de rien,
La Belgique derrière moi, un poids dans mes mains.
J’ai cru que je pourrais renaître,
Mais où aller quand on n’a pas de racines,
Quand même les siens, les vrais, vous jettent ?
Chez mon père, chez ma marraine,
Chaque fois, je revenais au même refrain.

Et aujourd’hui, à 33 ans,
Je regarde derrière moi, je compte mes printemps.
Ils me semblent lourds, faits de chaînes et de cendres,
Des dettes qui ne sont pas miennes,
Des souvenirs que je voudrais ne plus entendre.
J’ai essayé de construire, de rêver,
Mais chaque fois, le sol s’effondrait sous mes pieds.

Je cache ma douleur sous un sourire,
Je roule sur mon vélo, espérant parfois
Qu’un simple accident me libère de ce poids.
Mais au fond, je suis là,
Et je me demande encore pourquoi.

Peut-être que ma vie vaut le coup,
Peut-être qu’il reste un chemin doux.
Mais entre le passé qui m’écrase,
Et l’avenir qui me glace,
Je cherche, je cherche... une lumière,
Un espoir, un coin de ciel clair.

Je suis John, un homme blessé,
Un homme qui tombe, mais qui, malgré tout,
Se relève pour continuer à marcher.

 

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