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La folie du poète
Le poète écrit dans son galetas sordide
Misérable logement sous les toits de Paris
Éclairé par une chandelle vacillante et blafarde
Griffonne quelques vers aidé d'un verre d'absinthe
Sa main tremble, vacille et il en perd le contrôle
La plume se casse et l’encre se répand sur le papier
La fée verte fait son œuvre, l’artiste perd le contrôle
Son corps s’agite sous les effets nocifs de la thuyone
Son esprit torturé est détruit par le chaos
Par le choc effroyable des rêves contre ses pensées
L'onde infernale de la folie monte aux sommets
De son âme et s'écrase au fond d'un gouffre sans mots
Il explose et implose comme un cri, il est un cri
Qui crie et qui hurle, l'écume des jours ravageant
Ses obscurs et noirs espoirs planant dans l'océan
Perdu du temps, ce temps qui fuit dans l'infini
La nuit, les cauchemars partagent dans son sommeil
Ses angoisses, il les repousse au loin de la mémoire
Tout ce qui est réel pour garder dans la foire
De ses douleurs, les souvenirs quand il s’éveille
Le temps s'écoule et il est seul, désespéré
La terre vient de périr, le soleil s'est éteint
L'univers a rendu l'âme, la vie qui habitait
L'espace est en larmes, elle pleure depuis ce matin
Il a dans la tête comme un tourbillon de folie
Qui ravage sa raison, il ne peut exprimer
Sans danger les atroces douleurs qu’il a la nuit
Les mots ne servent à rien pour dire qu'il a souffert
De regards attristés en visages contristés
Et puis de bonheur perdu en malheur venu
Il fuit son destin comme un pauvre hère affolé
Un soleil noir le hante mais il reste inconnu
Il a la folie dans l'esprit, un obscur délire
Qui le transforme chaque jour en proie torturée
Au fil du temps, la vie coule sans aucun plaisir
L'alcool lui joue des tours et il en est tout troublé
La mort est sa maîtresse dans ses bras qui l'enlacent
Il connait les cauchemars de la nuit, au seuil
De l'oubli, noyant ses rêves de gloire, elle est lasse
De le voir ici bas et veut porter le deuil
Dans les vapeurs d'alcool, il écrit un assonnoir
Sur le coin du zinc d'un vieil estaminet
Entre deux verres d'absinthe et les maux noirs
Il prend cet endroit malfamé pour cabinet
Il erre des heures dans cette étrange gargote
Il s’adonne souvent à des jeux de tripot
Ce climat malsain et glauque, le ravigote
Il aime le décor encanaillé des bistrots
Sur le papier des mots ivres, éméchés
Qui titubent, trébuchent, la gorge asséchée
Par manque d'encre, devenus de vrais pochards
Cet assommoir, la descente vers les enfers
Il va rejoindre son bel ami Lucifer
Où il va terminer sa vie, comme clochard !