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Certes, vieille femme
Mordue au cœur puis à l'âme
Sous les crocs des ans ;
Certes, là, moins belle ;
Mais depuis des lustres, quelle
Fée aux jeux grisants !
Amours par dizaines
Sur les berges toulousaines ;
N'en plus voir le fil ;
Dans le soir et l'aube,
Seule à filouter la robe
D'un nouvel avril ;
Les lèvres charmeuses
Comme des fleurs écumeuses,
Secouant, mon Dieu,
Toutes les extases
Pour y balayer cent phrases
Où glisse un adieu ;
Du long passé trouble,
Folle à grignoter le double,
Le triple en élans,
Ou, de rage, boire
Encore... encore une histoire
Gâtée à ses flancs ;
Folle jusqu'à suivre
Juillet à même le givre,
A confondre au loin
Le miel et l'acide,
Et que jamais n'intimide
Le spectre de l'oint,
Telle en effet, telle
Une amoureuse immortelle...
Oui, jeune toujours,
Quoique matriarche,
Malgré l'ironique marche
Des jours et des jours,
Malgré sa famille
- Arrière petite-fille
Combien elle-même,
Entre naissance et baptême,
Enrichie en nœuds !
Obstinément jeune,
Source frêle qui déjeune
De clartés sans fin,
Chez qui la fortune
Vient, gourmandise opportune,
Décupler la faim ;
Jeune à cueillir l'heure
Avec l'émoi qu'on effleure,
Avec les frissons
Capricants des houles
Dont les vagues, comme soûles,
S'étoilent de sons ;
Jeune si hardie
A chasser la maladie,
A fuir l'hôpital,
Tandis que sa jambe
Qui la montre moins ingambe,
Craint le coup fatal ;
Jeune au point de n'être
Qu'une magique fenêtre
Sur des lieux mouvants,
Qu'un pur ballet d'ondes
Ensorceleuses... profondes
Aux lyres des vents ;
Jeune goutte à goutte,
Jeune à se tromper de route,
Quel que soit le port,
Forçant les grammaires,
Et de toutes ses chimères
Bousculant la mort.
Mordue au cœur puis à l'âme
Sous les crocs des ans ;
Certes, là, moins belle ;
Mais depuis des lustres, quelle
Fée aux jeux grisants !
Amours par dizaines
Sur les berges toulousaines ;
N'en plus voir le fil ;
Dans le soir et l'aube,
Seule à filouter la robe
D'un nouvel avril ;
Les lèvres charmeuses
Comme des fleurs écumeuses,
Secouant, mon Dieu,
Toutes les extases
Pour y balayer cent phrases
Où glisse un adieu ;
Du long passé trouble,
Folle à grignoter le double,
Le triple en élans,
Ou, de rage, boire
Encore... encore une histoire
Gâtée à ses flancs ;
Folle jusqu'à suivre
Juillet à même le givre,
A confondre au loin
Le miel et l'acide,
Et que jamais n'intimide
Le spectre de l'oint,
Telle en effet, telle
Une amoureuse immortelle...
Oui, jeune toujours,
Quoique matriarche,
Malgré l'ironique marche
Des jours et des jours,
Malgré sa famille
- Arrière petite-fille
-
Au front lumineux -
Combien elle-même,
Entre naissance et baptême,
Enrichie en nœuds !
Obstinément jeune,
Source frêle qui déjeune
De clartés sans fin,
Chez qui la fortune
Vient, gourmandise opportune,
Décupler la faim ;
Jeune à cueillir l'heure
Avec l'émoi qu'on effleure,
Avec les frissons
Capricants des houles
Dont les vagues, comme soûles,
S'étoilent de sons ;
Jeune si hardie
A chasser la maladie,
A fuir l'hôpital,
Tandis que sa jambe
Qui la montre moins ingambe,
Craint le coup fatal ;
Jeune au point de n'être
Qu'une magique fenêtre
Sur des lieux mouvants,
Qu'un pur ballet d'ondes
Ensorceleuses... profondes
Aux lyres des vents ;
Jeune goutte à goutte,
Jeune à se tromper de route,
Quel que soit le port,
Forçant les grammaires,
Et de toutes ses chimères
Bousculant la mort.