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Poème La jeunesse

Gonzague

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#1
La jeunesse

Avec ferveur je veux quitter l'état d'enfant
Je touche du bout des rêves une vie d'adolescent
Les flots de la jeunesse magiques et inouïs
Pendent sur d'immenses miroirs aux reflets engourdis.

O chant cruel, le réveil solennel du temps
Pareil aux rumeurs de la nuit contemple les ans
Toi qui poses ton empreinte sur ma tendre destinée
Vas-tu favoriser mes fantasmes indomptés.

Le crépuscule des jours s'est enfin dévoilé
Des flammes réchauffent mon cœur épris de volupté
En quelque lieu où je suis, l'esprit se promène
Comme une voix apaisante que l'on entend à peine.

La jeunesse est un état d'esprit, un espoir
Un idéal, une aventure qu'il faut sentir
Au fond de soi, la volonté qu'il faut avoir
L'effort à fournir, un destin qu'il faut bâtir.

Il faut penser, écouter avant de parler
Apprendre auprès de gens instruits, l'art de la vie
La vie est un diamant brut qu'il faut tailler
Façonner, polir, selon désirs et envies.

La jeunesse est un torrent fougueux, indompté
Comme un cheval qui se cabre. Rêver, aimer
Vous devez vivre, crier, respirer sans compter
Rester acteur et maître de sa destinée.

Allons cueillir les airs, c'est le temps des moissons
Récolter fifres et tambourins, chants et chansons
Que les filles en fleurs, durant la chaude saison
S'amusent follement à en perdre raison.

On peut voir dans les verts et tendres pâturages
Courir main dans la main, des enfants au cœur sage
Ils gambadent dans les herbes folles, ã rêver
D'aventure, ã crier, dans les champs cultivés.

Ils sont gais et heureux, des joies et des plaisirs
Par ce bel été, à vivre tous leurs désirs
Insouciants, qu'ils profitent de la jeunesse
De ces doux moments d'allégresse et de liesse !

Où est-il parti le soleil de ma jeunesse
J'ai vu la zone d'ombre dans la lumière
Ces années sombres qui annoncent la vieillesse
Perdant à jamais ces jours d'été si fiers.

Il me peine et me chagrine de voir ce temps
Qui passe sans se retourner, laissant sur moi
Cicatrices qui s'ouvrent à chaque printemps
Vieux ossements qui me mettent en émoi.

L'amour est un jeu dangereux, audacieux
Il est complexe et subtil, comme un grand parfum
Pur, il a la valeur d'un bijou précieux
Vulgaire, il a l'âme des errements défunts.

Au crépuscule de la vie, les souvenirs
Sont les décombres des ambitions passées
Les châteaux délabrés sans aucun avenir
Ouverts aux quatre vents et la Mort va passer !

Et la vie est passée, ai-je vraiment vécu ?
Au fil de l’eau, comme un fleuve impassible, les ans
Ont marqué mes traits, laissant sur la peau vaincue
Les stigmates du temps, les épreuves d’antan.

J’ai traversé les chemins de l’expérience
Eu après maintes batailles, quelques victoires
J’ai accueilli l’âge avec bienveillance
Sérénité et sagesse de la mémoire.

Ô jeunesse ! Folie douce si exaltée
Quand le corps vibre de toutes ces vives forces
L’esprit bouillonnant de tant de joies exultées
Mais les déceptions sont quelquefois féroces.

La jeunesse est un cri ! Un appel au bonheur
Il fait battre les cœurs, ta jouvence m’agresse
Et moi l’homme mûr, âgé, je compte les heures
Ô jeunesse ! Ô jeunesse ! Que de tristesse !
 
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