Poème La poupée qui dit "oui"

C’était une poupée qui disait toujours oui,
Elle craignait de vexer, en refusant les offres,
Chaque garçon s’approchant se retrouvait au lit,
Ou couché dans le bois à trousser ses étoffes.

Se rabattaient sur elle, les hommes éconduits,
Par celles qui laissaient, l’excitation monter,
Après des rendez – vous, et quelques guili guili,
Exigeaient la "bagouse", pour se déshabiller.

Après qu’elle eut muri, par trop d’ébats usée,
Elle aspirait enfin à trouver son élu
A qui elle signerait une exclusivité.
Les hommes n’en voulaient : « tout l’monde est passé d’ssus «

Pour ne rien arranger elle s’appelait Micheline,
Les jeux d’mots furent faciles, comme l’exemple du train,
Ou bien deux qui la tiennent pendant que deux » la …. »,
Les hommes crachaient dessus, quand ils n’avaient plus faim.

Passé le temps des noces, et des dégustations
Les mariés repensaient à la fille facile,
La reine des galipettes et du pêcher mignon,
Trouvaient leur légitime, inférieure à Micheline.

C’était un chef de gare, qui l’avait épousée,
Divorcé récemment d’une vierge boutonneuse,
Qui après lune de miel, l’avait trop cocufié,
Il s’était rabattu, sur Micheline la gueuse.

En voulant traverser, la voie ferrée, la belle,
Supprima aux jaloux, leur meilleure rengaine.
Le seul qui jusqu’alors n’était passé sur elle,
S’ajouta à la liste, en gare de Bourg la Reine.
​