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Le Confesseur Savant à l’étrange clémence *
On dit qu’en mille cinq cent mais je n’en suis pas sur,
Un moine confesseur qui prêchait à Florence
Latiniste d’esprit et ayant le cœur pur
Eut tant de pécheresses qui faisaient pénitence
Qu’il y avait la queue en son confessionnal.
Les belles tout d’abord lavant leur conscience
Aimaient du père savant le flegme peu banal,
Ses absolutions, sa grande patience.
Il avait obtenu d’un bibliothécaire
Les ouvrages latins relatant les péchés
Qui détaillaient les fautes pouvant au ciel déplaire
Puis les diversités des abus reprochés.
Donc le permis était tout le non-interdit
Et le subtil abbé avait fait une liste
Qui décrivait les jeux d’épouses et de maris
Confessant vite et bien selon la docte piste.
Des dames interrogées sur leurs joies maritales
Se voyaient confrontées au latin questionnaire
Avaient-elles oui ou non des fautes capitales
Tel que les décrivait le moine débonnaire.
Les fautes avouées selon leur origine
Se trouvaient confessée et classées savamment
Le mari ou l’amant, l’amie ou la voisine,
Modifiait la nature du juste châtiment.
Les dames de leur langue on un constant usage
Certaines bavardèrent ornant leurs questions
Des choses ignorées et d’audace volage ;
En exaltant les joies, les satisfactions.
Et l’on vit se créer après les bavardages
Un écrit du comment se comporter à deux
Un art du jour lascif ou de la nuit peu sage
Exposé à confesse aux pécheurs studieux.
Les maris n’ayant pas l’érotique culture
Allèrent de leurs péchés faire un bel inventaire
Ils complétaient alors leur manque de luxure
De jeux qu’ils appliquaient afin de satisfaire.
Des dames mieux ravies de maris plus savants
Et donnèrent en échos des fantaisies apprises
Certaines ayant changé un mari pour l’amant
Gardèrent les bonheurs de la double entreprise.
Mais l’on parlait beaucoup tout en faisant la queue
Et dans une logette accolée à l’église
Cachée par des cyprès parfois des amoureux
Osaient une figure tout récemment apprise.
Le diable en cet endroit acquit trop d’importance
Ce qui fâcha le ciel irrémédiablement
La foudre détruisit ce lieu de sa puissance
Quelques amants périrent du même châtiment.
Puis l’on changea d’usage il devint plus sévère
La tolérance fut réduite à presque rien
Le confesseur partit en un doux monastère
À coté de Florence et chacun s’en souvient.
La ville du péché fut à nouveau Venise
Mais parfois consulté le moine confesseur
Donnait de bons conseils contre des friandises
À quelque dame noble avide de chaleur.
*[ Selon Brantôme (Pierre de Bourdeille 1540-1714 ) auteur des "Dames galantes" L’histoire en prose viendrait d’une nouvelle italienne].
On dit qu’en mille cinq cent mais je n’en suis pas sur,
Un moine confesseur qui prêchait à Florence
Latiniste d’esprit et ayant le cœur pur
Eut tant de pécheresses qui faisaient pénitence
Qu’il y avait la queue en son confessionnal.
Les belles tout d’abord lavant leur conscience
Aimaient du père savant le flegme peu banal,
Ses absolutions, sa grande patience.
Il avait obtenu d’un bibliothécaire
Les ouvrages latins relatant les péchés
Qui détaillaient les fautes pouvant au ciel déplaire
Puis les diversités des abus reprochés.
Donc le permis était tout le non-interdit
Et le subtil abbé avait fait une liste
Qui décrivait les jeux d’épouses et de maris
Confessant vite et bien selon la docte piste.
Des dames interrogées sur leurs joies maritales
Se voyaient confrontées au latin questionnaire
Avaient-elles oui ou non des fautes capitales
Tel que les décrivait le moine débonnaire.
Les fautes avouées selon leur origine
Se trouvaient confessée et classées savamment
Le mari ou l’amant, l’amie ou la voisine,
Modifiait la nature du juste châtiment.
Les dames de leur langue on un constant usage
Certaines bavardèrent ornant leurs questions
Des choses ignorées et d’audace volage ;
En exaltant les joies, les satisfactions.
Et l’on vit se créer après les bavardages
Un écrit du comment se comporter à deux
Un art du jour lascif ou de la nuit peu sage
Exposé à confesse aux pécheurs studieux.
Les maris n’ayant pas l’érotique culture
Allèrent de leurs péchés faire un bel inventaire
Ils complétaient alors leur manque de luxure
De jeux qu’ils appliquaient afin de satisfaire.
Des dames mieux ravies de maris plus savants
Et donnèrent en échos des fantaisies apprises
Certaines ayant changé un mari pour l’amant
Gardèrent les bonheurs de la double entreprise.
Mais l’on parlait beaucoup tout en faisant la queue
Et dans une logette accolée à l’église
Cachée par des cyprès parfois des amoureux
Osaient une figure tout récemment apprise.
Le diable en cet endroit acquit trop d’importance
Ce qui fâcha le ciel irrémédiablement
La foudre détruisit ce lieu de sa puissance
Quelques amants périrent du même châtiment.
Puis l’on changea d’usage il devint plus sévère
La tolérance fut réduite à presque rien
Le confesseur partit en un doux monastère
À coté de Florence et chacun s’en souvient.
La ville du péché fut à nouveau Venise
Mais parfois consulté le moine confesseur
Donnait de bons conseils contre des friandises
À quelque dame noble avide de chaleur.
*[ Selon Brantôme (Pierre de Bourdeille 1540-1714 ) auteur des "Dames galantes" L’histoire en prose viendrait d’une nouvelle italienne].
