Hors ligne
L’élève rêveuse
Assise à mon bureau, la tête dans les mains,
Mes yeux fixent le ciel, absente alors je rêve.
Les murs gris sont tombés, ça sent les romarins,
Mais soudain dans la classe un hurlement s’élève.
En un sursaut alors mon regard étonné
Se tourne vers la voix du tableau en colère.
Vêtu de noir et blanc il est là obstiné,
Et ses questions posées, pour moi sont un mystère.
Tel un juge sournois il prolonge l’instant
Qui m’humilie si fort, aux pièges je renonce
Et m’envole à nouveau loin de l’affreux Satan,
Mon songe bleu reprend comme une bande-annonce.
Sur les ailes du temps j’ai gravi sans témoin,
Les marches du savoir, qui m’aident à comprendre
Les verbes et les mots, narrer est un besoin
Tout devient un plaisir j’adore me surprendre.
L’écriture me tient au corps et à l’esprit,
Et l’odeur de la craie prolonge mon enfance,
Quant’ au vieux tableau noir, je vois qu’il me sourit
Adieu vieilles rancœurs, que j’appellerai chance.
Margénye
Octobre 2018.
