- Inscrit
- 19 Janvier 2019
- Messages
- 447
- J'aime
- 771
- Points
- 148
- Age
- 64
- Je suis
- Un homme
Hors ligne
Au début d’un printemps délicat
Sur une prairie parée de jonquilles
La sérénité est brisée par le fracas
Des canons déchaînés qui résonnent.
Et tombent dix par dix, comme des quilles,
Des centaines d’hommes en colonnes.
Le tapis vert-jaune, si bucolique
Se dissout dans l’enfer métallique.
Les épais ruisseaux de sang rouge
Dans le calme revenu, soudain se figent
Et poissent quelques tiges devenues vestiges.
Sur la plaine, plus rien ne bouge ….
Dans le ciel le deuil des corbeaux
Attiré par les monceaux de lambeaux,
Descend en tournoyant au champ d’horreur
Et accomplit sa besogne de fossoyeur.
La Mort termine sa triste kermesse
Décorée de tresses de fleurs de jeunesse.
Les vents et la pluie lentement dispersent
Vers l’oubli ces relents qui oppressent.
Il ne restera plus rien des sacrifiés
Et sur cette terre désormais sanctifiée
Seul, le jaune plus vif des jonquilles
Empêchera que leur souvenir ne s’éparpille.
Montfort, le 27/10/2018.