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Les miséreux
Il dort le vieux, assommé par un mauvais vin
Sur un coin de la table, cheveux en bataille
Chenu par le temps, le visage purpurin
Egrotant, replet, par des années de ripaille.
Elle, blanchie sous le harnois près de son fourneau
A préparer le repas du midi, du soir
Ses mains sont usées, à écaler les cerneaux
De noix, on lit dans son regard le désarroi.
Et lui, le fils, ce grand benêt, à l’air idiot
Qui rigole comme un bossu, il est heureux
Ce simplet quand il voit passer les étourneaux
Avec son rire narquois, il a l’air affreux.
Une ombre éthérée, furtive au pas feutré
Rase les murs noircis par le temps, il fait noir
Un coche passe au grand galop, le sol gelé
Craque sous le poids, il roule, vers le manoir.
Dans le galetas, la mère et ses trois enfants
Prêt de l’âtre fumant attendent le retour
Du père. Enfin, il est là, l’humble manant
Qui doit enlever ses oripeaux, les doigts gourds.
Harassé, il s’écroule sur le banc, mangeant
Dans l’écuelle, un bien modeste brouet
De lard et de fèves et au soleil couchant
Il va sans dire un mot, rejoindre la chambrée.
Il dort le vieux, assommé par un mauvais vin
Sur un coin de la table, cheveux en bataille
Chenu par le temps, le visage purpurin
Egrotant, replet, par des années de ripaille.
Elle, blanchie sous le harnois près de son fourneau
A préparer le repas du midi, du soir
Ses mains sont usées, à écaler les cerneaux
De noix, on lit dans son regard le désarroi.
Et lui, le fils, ce grand benêt, à l’air idiot
Qui rigole comme un bossu, il est heureux
Ce simplet quand il voit passer les étourneaux
Avec son rire narquois, il a l’air affreux.
Une ombre éthérée, furtive au pas feutré
Rase les murs noircis par le temps, il fait noir
Un coche passe au grand galop, le sol gelé
Craque sous le poids, il roule, vers le manoir.
Dans le galetas, la mère et ses trois enfants
Prêt de l’âtre fumant attendent le retour
Du père. Enfin, il est là, l’humble manant
Qui doit enlever ses oripeaux, les doigts gourds.
Harassé, il s’écroule sur le banc, mangeant
Dans l’écuelle, un bien modeste brouet
De lard et de fèves et au soleil couchant
Il va sans dire un mot, rejoindre la chambrée.