Poème Les mots

Les mots

Rampent parfois comme serpents
Souillant impitoyablement
Les nantis ou les indigents
Avec la haine pour ferment

S'habillent aussi de promesses
Jetant l'espoir dans foule en liesse,
Mais les mensonges n'ont de cesse
Semant les germes de la détresse

Essayent de cacher tourments
En se parfumant d'allégresse,
Mais à cœur ouvert on ne ment,
J'entends si souvent la tristesse

Mariés avec soin et finesse
Ils gambadent comme le vent,
Ou éclairés par la sagesse
Resplendissent tels des diamants

Susurrés avec passion,
Le verbe en ébullition,
Ils se moquent de la raison
N'obéissant qu'à Cupidon

Et ceux offerts à son enfant
Pétri d'amour et innocent,
Des mots câlins et nourrissants,
Verbes heureux et gratifiants

Les mots dictés par la raison,
Oubliant ce que cœur ressent,
Timorés et sans nul frisson,
Figés dans le bien séant

Enfin depuis la nuit des temps
Certains traversent les saisons,
Verbes d'amour face au néant,
Ceux des prophètes et des bons
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