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Marguerite
J’allais voir un ami un soir à l’hôpital
Il aimait sa moto mais elle ne l’aimait pas
Au point qu’on dut lui mettre un morceau de métal
Pour lui rafistoler péroné et tibia.
C’était enquiquinant mais on lui assurait
Qu’avec un minimum de rééducation
Sur sa jambe en ferraille à nouveau il pourrait
Remettre sur deux roues son opération.
Je passe à bavarder un moment avec lui
Puis l’heure s’avançant je lui dis au revoir
Les visites finissent et l’on entend le bruit
Des pas des bien-portants sortant dans le couloir
Je croise une personne en déambulateur
Un visage très beau de vieille de chez nous
Mais dépourvu de joie aucune vive lueur
Je sens sa solitude et son dégoût de tout
Était-elle une épouse, une mère, grand-mère
N’a-telle plus de famille qui lui rende visite
Nul n’est venu la voir, elle n’en est pas amère
L’infirmière lui dit couchez vous Marguerite
Et puis ses yeux s’en viennent à croiser mon regard
Son visage sourit, s’illumine et s’anime
Maurice tu as fini ton travail à la gare !
Et tu as pu venir ! Que tu as bonne mine !
On me dit de ne pas lui prêter attention
Qu’elle n’a plus sa tête et croit voir son mari
Parti l’hiver d’avant d’une lente congestion
Il n’est jamais longtemps sorti de son esprit.
À cette dame alors je donne ce que j’ai
Je lui parle de tout j’invente des mensonges
Je deviens le Maurice qu’elle n’oubliera jamais
Donnant de la couleur, du parfum, à ses songes
Le couloir s’est vidé des visiteurs sortants,
Toujours en bavardant elle va à son lit
Nous en sommes aux vacances d’il y a bien des ans
Au voyage de pâques une année à Nancy
Puis elle me dit j’ai faim, d’habitude elle picore
Aurai-je réveillé quelque vital désir
L’infirmière s’étonne et Marguerite adore
Le bouillon de légumes qu’on vient de lui servir
Puis je n’existe plus son esprit est ailleurs
Je m’en vais cœur léger le hasard ayant fait
Que Marguerite reçut une éphémère fleur
Un tout petit toujours dans son si grand jamais.
J’allais voir un ami un soir à l’hôpital
Il aimait sa moto mais elle ne l’aimait pas
Au point qu’on dut lui mettre un morceau de métal
Pour lui rafistoler péroné et tibia.
C’était enquiquinant mais on lui assurait
Qu’avec un minimum de rééducation
Sur sa jambe en ferraille à nouveau il pourrait
Remettre sur deux roues son opération.
Je passe à bavarder un moment avec lui
Puis l’heure s’avançant je lui dis au revoir
Les visites finissent et l’on entend le bruit
Des pas des bien-portants sortant dans le couloir
Je croise une personne en déambulateur
Un visage très beau de vieille de chez nous
Mais dépourvu de joie aucune vive lueur
Je sens sa solitude et son dégoût de tout
Était-elle une épouse, une mère, grand-mère
N’a-telle plus de famille qui lui rende visite
Nul n’est venu la voir, elle n’en est pas amère
L’infirmière lui dit couchez vous Marguerite
Et puis ses yeux s’en viennent à croiser mon regard
Son visage sourit, s’illumine et s’anime
Maurice tu as fini ton travail à la gare !
Et tu as pu venir ! Que tu as bonne mine !
On me dit de ne pas lui prêter attention
Qu’elle n’a plus sa tête et croit voir son mari
Parti l’hiver d’avant d’une lente congestion
Il n’est jamais longtemps sorti de son esprit.
À cette dame alors je donne ce que j’ai
Je lui parle de tout j’invente des mensonges
Je deviens le Maurice qu’elle n’oubliera jamais
Donnant de la couleur, du parfum, à ses songes
Le couloir s’est vidé des visiteurs sortants,
Toujours en bavardant elle va à son lit
Nous en sommes aux vacances d’il y a bien des ans
Au voyage de pâques une année à Nancy
Puis elle me dit j’ai faim, d’habitude elle picore
Aurai-je réveillé quelque vital désir
L’infirmière s’étonne et Marguerite adore
Le bouillon de légumes qu’on vient de lui servir
Puis je n’existe plus son esprit est ailleurs
Je m’en vais cœur léger le hasard ayant fait
Que Marguerite reçut une éphémère fleur
Un tout petit toujours dans son si grand jamais.