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1910. Ophelia – John William Waterhouse
Tes mots m'agitent
et me traversent bruyamment
squelette et peau
Le souffle attelé au ténu du réel
je n'ai nulle terre sûre où m'enfouir
et j'ai si mal à cette absence de toi
Je grapille quelques éclats à tes rimes
et ne reçois que baisers froids
Je convoque le jouir des souvenirs
qui ne sont pas encore nés
comme on remonte un fleuve
à contre temps
Tes mots se couchent avec le vent
dans mon coeur inquiet
comme une sève qui s'attarde
doucement
Je n'ose dire à mon âme
de s'affranchir des tristesses infinies
de ce qui doit s'en aller
avant d'être venu
par un matin d'oiseaux