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Nostalgie grinçante
La Sauldre et son canal, une histoire de famille,
Le chemin de halage et, promeneur banal,
Je suis ma nostalgie en longeant la charmille
Du chêne centenaire au pont municipal.
Le père de ma grand-mère y tirait des péniches
Des cordes la raideur lui déchirait le dos,
Un oignon et du lard et une demi-miche
Pour dix heures de travail sans pause ni repos.
Dimanche sans labeur, Dieu avait la bonté,
D’appeler les épouses à l’église sonnante,
Il donnait à leur homme un peu d’oisiveté
Estompant les douleurs de la tâche pesante.
Il rencontrait souvent à la fin du labeur
Louise gagnant sa vie au lavoir à genoux
Il lui dit tu es belle on dirait une fleur
Je n’ai que de l’amour me veux-tu pour époux.
Puis naquit mon grand père, on sut dès sa naissance
Qu’il ne serait jamais l’esclave du canal
Qu’il irait à l’école glaner des connaissances
Pour un simple métier où le corps n’a pas mal.
Les péniches de pierres, de graviers, de ciments
Se changeait en villages, maisons, manufactures,
Les rives du canal chargées d’événements
Portaient des besogneux toutes les signatures.
Le travail et les ans s’acharnaient sur les corps
Le haleur de péniche en rognant sous à sous,
Pouvait s’offrir un âne épargnant ses efforts
L’animal aidait l’homme à résister à tout.
Ne se plaignant jamais ils s’estimaient heureux
Un toit, de quoi manger et un amour au cœur
Ils vivaient humblement honnêtes et courageux
Ils avaient sans savoir le secret du bonheur.
Le progrès depuis lors a jeté ses bontés
Sur un monde nouveau si déplaisant à vivre
Que la masse croissante de notre humanité
N’est pas fichue de dire comment elle va survivre.
La Sauldre et son canal, une histoire de famille,
Le chemin de halage et, promeneur banal,
Je suis ma nostalgie en longeant la charmille
Du chêne centenaire au pont municipal.
Le père de ma grand-mère y tirait des péniches
Des cordes la raideur lui déchirait le dos,
Un oignon et du lard et une demi-miche
Pour dix heures de travail sans pause ni repos.
Dimanche sans labeur, Dieu avait la bonté,
D’appeler les épouses à l’église sonnante,
Il donnait à leur homme un peu d’oisiveté
Estompant les douleurs de la tâche pesante.
Il rencontrait souvent à la fin du labeur
Louise gagnant sa vie au lavoir à genoux
Il lui dit tu es belle on dirait une fleur
Je n’ai que de l’amour me veux-tu pour époux.
Puis naquit mon grand père, on sut dès sa naissance
Qu’il ne serait jamais l’esclave du canal
Qu’il irait à l’école glaner des connaissances
Pour un simple métier où le corps n’a pas mal.
Les péniches de pierres, de graviers, de ciments
Se changeait en villages, maisons, manufactures,
Les rives du canal chargées d’événements
Portaient des besogneux toutes les signatures.
Le travail et les ans s’acharnaient sur les corps
Le haleur de péniche en rognant sous à sous,
Pouvait s’offrir un âne épargnant ses efforts
L’animal aidait l’homme à résister à tout.
Ne se plaignant jamais ils s’estimaient heureux
Un toit, de quoi manger et un amour au cœur
Ils vivaient humblement honnêtes et courageux
Ils avaient sans savoir le secret du bonheur.
Le progrès depuis lors a jeté ses bontés
Sur un monde nouveau si déplaisant à vivre
Que la masse croissante de notre humanité
N’est pas fichue de dire comment elle va survivre.