Hors ligne
Pour quelques instants je me suis incarnée en petite chatte, pour le travail de mon atelier d’écriture.
Bonsoir les amis ! Je me présente. Mes parents adoptifs m’ont prénommé Rosy. Je suis une chatte rescapée d’une nichée de trois bébés, donc deux n’ont pas eu ma chance. Ma mère a été emportée par le renard, je n’avais que trois semaines, j’étais donc seule au bord de l’agonie quand ils m’ont trouvé dans la Colinette au plan, là où je suis née.
Ma maman de substitution a pris soin de moi et je suis devenue très vite une belle chatte, avec malgré tout mes réflexes de félins. Il y a en ce moment à la maison, comme un air de malaise, une ambiance inhabituelle. A la télévision et entre eux ils ne parlent que de ça. Un truc très important dans le monde entier et dangereux qui les oblige à rester à la maison. Vous parlez d’un cadeau ! Du coup je les ai sur le dos toute la journée !!!
Cela dure maintenant depuis deux mois. Quand ils partaient pour aller faire des courses, voir leurs enfants ou leurs amis un jour entier la maison devenait mon royaume. Bien qu’ils soient tous les deux adorables, il y a cependant des règles à respecter ! En voici quelques-unes : ne pas grimper aux rideaux, ne pas faire mes griffes n’importe où, ne pas faire la folle avec mes deux sœurs Lili et Lola des chiennes adorables, au risque de casser un bibelot, surtout que j’ai le choix il y en a partout, et bien d’autres choses encore.
Dans ma douillette corbeille, les yeux mi-clos je les observe depuis ce qui appelle le confinement. Malgré leur présence pesante, j’avoue que bien des choses ont changé dans leur comportement. Ils sont, dans leur tempérament, très respectueux de leur entourage, de la nature, et comme tout un chacun ils se plient aux exigences du gouvernement.
Ils ne vont en courses plus qu’une fois tous les dix jours, ma maman dit, qu’ils font des économies depuis ! Ils portent un masque pour sortir, ils ont l’air de chirurgiens ou infirmiers, que l’on voit en boucle à la télé. Je ne comprends pas tous, mais ça à l’air grave leur histoire de « Coronavirus », c’est pourtant un joli nom pour cette maladie catastrophique mondiale. Un flacon de gel bleu est posé sur l’évier, plusieurs fois par jour, chacun à leur tour, un pschitt dans le creux de la main, et là encore ils font penser aux chirurgiens.
Elle profite de ce changement de vie pour apprendre à faire son pain, au début le résultat n’était pas convaincant, à la deuxième fournée elle s’est perfectionnée et maintenant elle est très fière d’elle. J’avoue, j’apprécie la bonne odeur qui embaume la maison.
Puis, vient le repas du soir. vingt heures sonnent au clocher du village. Le curé à son tour fait carillonner les cloches de l’église, les fenêtres des maisons, des appartements des immeubles en face de chez nous s’ouvrent. Les gens applaudissent, il y en a même qui tapent sur des couvercles, des trompettes au loin, dans la campagne environnante résonnent.
Je les observe, ils sont émus. Ce joli chambardement c’est, paraît-il pour remercier toutes ces personnes qui œuvre pour eux au péril de leur vie : le corps médical au complet, du plus grand professeur jusqu’aux personnes d’entretient et tous ceux, qui, chaque jour, prennent des risques considérables pour leur rendre la vie la plus sécurisante possible. Ils en sont conscients. J’espère qu’ils seront nombreux, comme eux, à comprendre qu’il suffit d’une arme d’autant plus redoutable qu’elle est invisible, pour que la vie soudain bascule et que plus rien ne soit comme auparavant.
Je ne suis qu’une gentille boule de poils qui remercie ce couple, parmi tant d’autres, d’avoir pris conscience de la valeur d’une vie, je les aime, mais vite, que le déconfinement se mette en place, affin qu’ils désertent à nouveau la maison.
Janine Ravel
Mai 2020 « exercice pour l’atelier d’écriture ».
Bonsoir les amis ! Je me présente. Mes parents adoptifs m’ont prénommé Rosy. Je suis une chatte rescapée d’une nichée de trois bébés, donc deux n’ont pas eu ma chance. Ma mère a été emportée par le renard, je n’avais que trois semaines, j’étais donc seule au bord de l’agonie quand ils m’ont trouvé dans la Colinette au plan, là où je suis née.
Ma maman de substitution a pris soin de moi et je suis devenue très vite une belle chatte, avec malgré tout mes réflexes de félins. Il y a en ce moment à la maison, comme un air de malaise, une ambiance inhabituelle. A la télévision et entre eux ils ne parlent que de ça. Un truc très important dans le monde entier et dangereux qui les oblige à rester à la maison. Vous parlez d’un cadeau ! Du coup je les ai sur le dos toute la journée !!!
Cela dure maintenant depuis deux mois. Quand ils partaient pour aller faire des courses, voir leurs enfants ou leurs amis un jour entier la maison devenait mon royaume. Bien qu’ils soient tous les deux adorables, il y a cependant des règles à respecter ! En voici quelques-unes : ne pas grimper aux rideaux, ne pas faire mes griffes n’importe où, ne pas faire la folle avec mes deux sœurs Lili et Lola des chiennes adorables, au risque de casser un bibelot, surtout que j’ai le choix il y en a partout, et bien d’autres choses encore.
Dans ma douillette corbeille, les yeux mi-clos je les observe depuis ce qui appelle le confinement. Malgré leur présence pesante, j’avoue que bien des choses ont changé dans leur comportement. Ils sont, dans leur tempérament, très respectueux de leur entourage, de la nature, et comme tout un chacun ils se plient aux exigences du gouvernement.
Ils ne vont en courses plus qu’une fois tous les dix jours, ma maman dit, qu’ils font des économies depuis ! Ils portent un masque pour sortir, ils ont l’air de chirurgiens ou infirmiers, que l’on voit en boucle à la télé. Je ne comprends pas tous, mais ça à l’air grave leur histoire de « Coronavirus », c’est pourtant un joli nom pour cette maladie catastrophique mondiale. Un flacon de gel bleu est posé sur l’évier, plusieurs fois par jour, chacun à leur tour, un pschitt dans le creux de la main, et là encore ils font penser aux chirurgiens.
Elle profite de ce changement de vie pour apprendre à faire son pain, au début le résultat n’était pas convaincant, à la deuxième fournée elle s’est perfectionnée et maintenant elle est très fière d’elle. J’avoue, j’apprécie la bonne odeur qui embaume la maison.
Puis, vient le repas du soir. vingt heures sonnent au clocher du village. Le curé à son tour fait carillonner les cloches de l’église, les fenêtres des maisons, des appartements des immeubles en face de chez nous s’ouvrent. Les gens applaudissent, il y en a même qui tapent sur des couvercles, des trompettes au loin, dans la campagne environnante résonnent.
Je les observe, ils sont émus. Ce joli chambardement c’est, paraît-il pour remercier toutes ces personnes qui œuvre pour eux au péril de leur vie : le corps médical au complet, du plus grand professeur jusqu’aux personnes d’entretient et tous ceux, qui, chaque jour, prennent des risques considérables pour leur rendre la vie la plus sécurisante possible. Ils en sont conscients. J’espère qu’ils seront nombreux, comme eux, à comprendre qu’il suffit d’une arme d’autant plus redoutable qu’elle est invisible, pour que la vie soudain bascule et que plus rien ne soit comme auparavant.
Je ne suis qu’une gentille boule de poils qui remercie ce couple, parmi tant d’autres, d’avoir pris conscience de la valeur d’une vie, je les aime, mais vite, que le déconfinement se mette en place, affin qu’ils désertent à nouveau la maison.
Janine Ravel
Mai 2020 « exercice pour l’atelier d’écriture ».