• Forum de Poésie. Postez vos poèmes, vos commentaires...
    Bienvenue à tous les poètes ! Forum de poésie, où tout le monde peut poster ses poèmes, mettre son avis sur les poèmes des autres et participer aux discussions !

Poème Presque tout sur le sonnet 4/5 suite de 3/5

Peniculo

Maître poète
Inscrit
19 Octobre 2018
Messages
3,024
J'aime
5,576
Points
173
Age
84
Localité
Orléans
Je suis
Un homme
Hors ligne
#1
Presque tout sur le sonnet 4/5
4/5 SUITE DU 3/5

13- La couronne de sonnets

Série de 15 sonnets ; le quinzième dit « sonnet maître » se compose des premiers et derniers vers des 14 sonnets précédents.
Poème exceptionnel : La Genèse Denise Bernhardt (Prix de La Toison D’or 2003)

La Genèse Denise Bernhardt
Que la lumière soit et la lumière fut! Genèse 1.3

I
L'Esprit de Dieu flottait silencieusement
Le monde sommeillait, muet était le Verbe.
On ignorait encore les âpretés de l'herbe,
Et l'homme n'avait point foulé son élément.

La terre suspendue offrait son dénuement;
Masse informe roulant au gré du vide acerbe
Où la ténèbre lourde étendait sa superbe,
Rêvant d'aubes jaspées drapant le firmament.

Comme une onde légère apparut la lumière,
Dans l'espace effleuré, montait une prière
Présageant de la vie, que répandrait le jour.

Et ce fut le matin et la première nuit.
Le regard bleu des eaux quittait l'obscur séjour
Contemplant l'univers en quête d'harmonie.

"Qu'il y ait une étendue entre les eaux "Genèse 1.6
II


Contemplant l'univers en quête d'harmonie
Dieu alors sépara, les eaux d'avec les eaux
La terre se taisait en attente d'oiseaux,
Sous la voûte azurée qu'elle savait infinie.

L'étendue se paraît de mauves symphonies,
De l'aurore naissante aux soirs tristes et beaux,
Tandis que frissonnait le souffle des roseaux
Ciselant les étangs d'ombres indéfinies.

Les eaux se confondaient au loin avec le ciel,
Dans la respiration du courant matriciel
Né de l'enfantement diapré des profondeurs.

Alternance de l'aube au courant réunie,
Le monde en devenir louait le créateur,
Devant l'éternité que le temps nous dénie.


"Que la terre produise de la verdure" Genèse 1.11
III


Devant l'éternité que le temps nous dénie
Dieu rassembla les eaux en un lieu doux-amer,
Et le sec apparu séparé de la mer
Où le roc se dressa, tel une épiphanie.

Généreuse nature aux formes inouïes,
Prodiguant tous ses dons au divin magistère,
Les herbes, les arbres surgirent de la terre
Apothéose verte aux sèves éblouies.

Comme un secret jaloux dans un cœur en dormance
Chaque espèce portait en elle sa semence,
S'inscrivant tour à tour dans la pérennité.

Connaîtrons-nous jamais, l'espace d'un moment
La Geste créateur dispensant sa Bonté
Pour un délire d'homme épris de firmament.

"Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel" Genèse 1.14
IV


Pour un délire d'homme épris de firmament,
Jaillirent du néant des ruisseaux de soleil
Des poussières d'étoiles et des astres pareils,
Éclairant l'étendue des nuits, infiniment.

Le cosmos tout entier se mit en mouvement,
L'univers ressembla tiré d'un long sommeil
A ces fleuves en crue que grise leur éveil
Dans le vertige pur de leur scintillement.

L'ordre avait succédé au chaos initial,
Les planètes rythmaient l'espace sidéral
Et la respiration de la céleste horloge.

Le soleil diffusait un doux rayonnement
La lune chaque nuit, déclinait son éloge,
Ainsi le monde nu, trouva son fondement.

"Dieu créa les grands poissons, aussi tout oiseau ailé" Genèse 1.21
V


Ainsi le monde nu, trouva son fondement
La vie se déploya portée par la lumière,
Les poissons vif-argent filaient l'onde première
En se multipliant prodigieusement.

Le royaume des airs s'ouvrit en un instant
A des nuées d'oiseaux striant toute la terre,
Survolant les sommets de la montagne austère
Les rapaces planaient majestueusement.

Dans les eaux fécondées scintillait la laitance
Descendant lentement en un nuage dense
Vers les fonds sablonneux aux courants nourriciers

Tandis que les oiseaux s'affairaient près des nids
Habiles couturiers ou patients liciers,
Dieu étant l'Officiant de la cérémonie.


"Que la terre produise des animaux vivants. Genèse 1.24
VI


Dieu étant l'Officiant de la cérémonie
Paracheva Son œuvre en peuplant les forets
Les mouvantes prairies, les vals et les marais
D'espèces composant l'auguste symphonie.

Un caravansérail, où furent réunies,
Les pattes élancées, les fourrures moirées
Les écailles polies, les griffes acérées
Vivantes profusions, vastes polyphonies.

Cependant un regard planait sur cet ouvrage,
Dieu rêvait d'un reflet exaltant son image,
Pour que l'œuvre accomplie ne le fut pas en vain.

Au mystère essentiel l’Éternel nous convie:
Sur un peu de limon, soufflant l'Esprit divin
Il fit l'homme et la femme en glorifiant la Vie.

"Dieu créa l'homme à son image….il créa l'homme et la femme" Genèse 1.27
VII


Il fit l'homme et la femme en glorifiant la Vie
Puis Il se recueillit à l'ombre bleue du soir
Dont le rayonnement paisible d'ostensoir
Irradiait le silence et l'espace à l’envie.

Divines proportions, de la glaise asservie,
L'antique Nombre d'Or, l’alchimique savoir
Transmis au fil du temps, a ceux qui pourraient voir
Le secret de la pierre enfouie dans les parvis.

Adam ouvrit les yeux qui se remplirent d'âme;
Voyant à son côté les douceurs de la femme,
Il su qu'ils étaient UN et lui ouvrit les bras.

Car le Geste initial fut émerveillement
Si pur, si innocent, que Dieu le consacra,
Sanctifiant la Genèse en son commencement.

"Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia" Genèse 2.3
VIII


L'Eden

Sanctifiant la Genèse en son commencement
Il fit régner la paix, l'ordre, la tolérance,
On ignorant alors le sens du mot "souffrance"
Et la peur demeurait loin de l'entendement.

Tout n'était que bonheur, douceur, apaisement,
Les hommes vivaient nus, mais vêtus d'innocence,
Protégés du savoir et de la connaissance.
La mort n'existait pas, non plus que son tourment.

Dieu bénit les pairies et les moissons futures
Les vents et les nuées, toutes les créatures,
L’orgueilleuse forêt jusqu'aux humbles rameaux.

Répandant Son amour, Il étendit les mains;
De la geste sacrée, Il enfanta les mots
Pour nous léguer enfin de vivants parchemins.


Le Choix
IX


Pour nous léguer enfin un vivant parchemin
Il transforma la terre en un vert Paradis
A l'enivrant parfum de roses de Saadi,
Aux fruits délicieux, d'un soleil magicien.

Dans une apothéose au milieu du jardin
Deux arbres se dressaient sombres comme un édit
L'un messager de Mort, l'autre porteur de Vie,
Un serpent maléfique en était le gardien.

De ce fait, Dieu offrait la décision suprême
Aux hommes indécis, "Vois combien Je t'aime,
La liberté de choix constitue ta grandeur."

Pourtant ce fut le mal qui séduisit l'humain,
L’Éternel eut pitié, et saisi de douleur,
Il déposa Son sceau dans le creux de nos mains.

Le Bien et le Mal
X

Il déposa Son sceau dans le creux de nos mains
Avant de fermer le Grand Livre du Monde
Qu'Il bénit par sept fois, liant la bête immonde
La privant de pouvoir jusqu'aux Temps de la Fin.

Comment imaginer les sombres lendemains,
Où les hommes issus de la terre féconde,
Formant sur la planète une infernale ronde
Y sèmeraient l'ivraie bien plus que le bon grain

Parce que toute vie est porteuse de mort,
Que le moindre bonheur secrète le remord
Et que toute clarté présage de la nuit.

Dieu ne voulu point nous laisser sans recours
A ce funeste sort Son regard s'attendrit,
Faisant naître en son cœur, la flamme de l'amour.

Le Don de l'Amour
XI


Faisant naître en nos cœurs la flamme de l'amour
Le don mystérieux, la source adamantine,
Le ciel devenant bleu, la ramure églantine,
La lumière ruisselant de l'espace à l'entour.

Ce sentiment si fort qu'il nous prend sans détour,
Pour un geste ébauché, une moue enfantine,
Un regard caressant la bouche purpurine,
Les âmes éperdues s'égarent sans retour.

L'amour, la seule arme et l'unique défense
Contre la nuit amère où sombre la souffrance,
Le feu qui nous consume en la même douceur.

La Sourire de Dieu, fut comme un jour d'été,
Mais Son Front tout à coup devint triste et songeur
Puis nous fûmes plongés dans les eaux de Léthé.

L'Oubli
XII


Puis nous fûmes plongés dans les eaux du Léthé.
Et l'homme s'éveilla dans la forêt première,
L'Eden n'existait plus, ni la rose trémière
Les ombres répandaient leur pâle nudité.

Des regards terrifiés fixaient l'immensité
Ponctuée de l'éclat d'étoiles serpentaires.
Dans l'espace désert, des êtres solitaires
Survivaient inconscients de leur identité.

Des primates debout, ils prirent l'apparence
Dieu avait-Il ici nié Sa ressemblance.
L'animal pour toujours s'inscrivait dans l'humain.

Bien des millions d'années ont accompli leurs cours,
Du tendre Paradis, s'est perdu le chemin
Depuis lors nous cherchons au fil ténu des jours.






à suivre




 

Moi

Maître poète
Inscrit
23 Avril 2020
Messages
4,385
J'aime
7,620
Points
248
Localité
Chez moi
Je suis
Une femme
Hors ligne
#2
Il n'y a plus qu'à œuvrer

Amitiés
 
Haut