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Si faible d’une vie acculée à l’impasse,
Si fort de mes desseins géants et fabuleux,
Je me découvrirai semblable au ciel qui passe
Avec ses moutons gris, ses loups noirs, ses geais bleus.
Brisant le cadenas des pays en jachère,
Soutenu, fécondé par de nouveaux printemps,
J’agiterai ma soif ô combien la plus chère
Aux secousses d’un hymne ouvert à tous les temps.
Et comme je n’aurai plus d’âge, plus de forme,
Comme sur moi viendront se déchaîner sans fin,
Exquis, des millions d’éléments, rêve énorme,
Je me ferai matière à chaque place, enfin !
D’abord sous le feuillage empli de moiteurs chaudes,
Je serai goutte d’eau, frémissement, duvet.
Le soleil soufflera des éclats d’émeraudes
Et cheminera pur, la houle à son chevet.
Bientôt je serai fleur dans le nid de la brume,
Source dans les taillis, flamme dans le désert.
Bientôt dans les sous-bois que le désir allume,
Je serai fin murmure ingénument disert.
Quoi que diront les jours à l’étoile fugace,
Je serai même brise et sable et lune et flots,
Lorsque la nuit songeuse emmaillote l’espace
Et que toute ombre douce y brode maints halos.
Parmi la grâce neuve ou l’odyssée altière,
Je serai tout autant montagne au rire d’or
Qui, pleine du baiser profond de la lumière,
Explosera de fête au cœur de messidor.
Je serai… je serai tempête, déchirure,
Ecrasement boueux des plaines sans couleur
Dont se déferont l’âme ainsi que la parure
Après cent mille chocs tombés du vent hurleur.
Puis… puis, charme inconnu, presque fou, délectable,
Consumant dix coteaux, dévorant cent vallons,
Je serai lave épaisse unie au sol instable
Pour napper de sang vif les élans les plus longs.
Encore, encore là, clair poème du monde,
Je serai fleuve, mer, océan ; je serai
Onde gonflée, ô suc ! de la force de l’onde,
Eau suave toujours d’un infini secret.
Encore, encore ailleurs, jusqu’au plafond des astres,
Nu dans le firmament joyeux de refleurir,
Je serai - bleu cyclone - et naissance et désastres,
Création suprême, à mourir, à mourir.
Si fort de mes desseins géants et fabuleux,
Je me découvrirai semblable au ciel qui passe
Avec ses moutons gris, ses loups noirs, ses geais bleus.
Brisant le cadenas des pays en jachère,
Soutenu, fécondé par de nouveaux printemps,
J’agiterai ma soif ô combien la plus chère
Aux secousses d’un hymne ouvert à tous les temps.
Et comme je n’aurai plus d’âge, plus de forme,
Comme sur moi viendront se déchaîner sans fin,
Exquis, des millions d’éléments, rêve énorme,
Je me ferai matière à chaque place, enfin !
D’abord sous le feuillage empli de moiteurs chaudes,
Je serai goutte d’eau, frémissement, duvet.
Le soleil soufflera des éclats d’émeraudes
Et cheminera pur, la houle à son chevet.
Bientôt je serai fleur dans le nid de la brume,
Source dans les taillis, flamme dans le désert.
Bientôt dans les sous-bois que le désir allume,
Je serai fin murmure ingénument disert.
Quoi que diront les jours à l’étoile fugace,
Je serai même brise et sable et lune et flots,
Lorsque la nuit songeuse emmaillote l’espace
Et que toute ombre douce y brode maints halos.
Parmi la grâce neuve ou l’odyssée altière,
Je serai tout autant montagne au rire d’or
Qui, pleine du baiser profond de la lumière,
Explosera de fête au cœur de messidor.
Je serai… je serai tempête, déchirure,
Ecrasement boueux des plaines sans couleur
Dont se déferont l’âme ainsi que la parure
Après cent mille chocs tombés du vent hurleur.
Puis… puis, charme inconnu, presque fou, délectable,
Consumant dix coteaux, dévorant cent vallons,
Je serai lave épaisse unie au sol instable
Pour napper de sang vif les élans les plus longs.
Encore, encore là, clair poème du monde,
Je serai fleuve, mer, océan ; je serai
Onde gonflée, ô suc ! de la force de l’onde,
Eau suave toujours d’un infini secret.
Encore, encore ailleurs, jusqu’au plafond des astres,
Nu dans le firmament joyeux de refleurir,
Je serai - bleu cyclone - et naissance et désastres,
Création suprême, à mourir, à mourir.