Hors ligne
Tu veux encore apprendre
à penser autrement
à regarder l'infime
avec étonnement
chaque ombre évanescente
jouant dans l'herbe haute
et la ride sur l'eau
dessinée par le vent
L'essentiel est fugace
dans la fuite du temps
Tu veux saisir aussi
la beauté délicate
de tout ce qui s'altère
La rose défraîchie
accrochant la lumière
Le vol parabolique
du papillon d'un jour
L'automne qui soupire
en ses rousseurs de feuille
sentant venir l'hiver
Tu veux t'émerveiller
du halo mystérieux
des lucioles d'été
en veilleuses votives
au chevet des grands arbres
Tu sais que l'éphémère
a un goût d'éternel
comme l'offrande minuscule
d'un seul rayon de lune
dans le tamis des branches
Si tu dissous le moi
trop souvent triomphant
Si ton regard un peu
s'enhardit d'attention
pour un rien de passage
quelque chose d'air et d'eau
Ton coeur s'embellira
de ces instants de grâce