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Victoire,
Naissant le jour de l’armistice,
Ils la prénommèrent Victoire.
Son père, sans nul artifice,
En fit son unique exutoire.
Jamais elle ne sut le haïr,
Cet impérissable devoir...
Contre son gré elle eut cinq fils,
Une perpétuelle histoire...
Se consuma avant de vivre
Sur l’autel de la soumission,
Ma grand-mère, il faut bien survivre,
Ferma les yeux sans condition.
Son premier époux, grand buveur,
Lui concéda mes quatre frères.
Ensuite à défaut du bonheur,
Fit la rencontre de mon père,
Un immigré empli d’honneur
Survivant d’une sale guerre.
Je dus porter sa frustration
De supporter une autre engeance.
Il ne vivait qu'une obsession :
Ne pas faire de différence.
Mais elle exista, misérable,
Tournée vers ma défaveur,
Je possédais le sort coupable
De vivre avec mon géniteur.
Je dus acquitter à chacun
Le lourd tribut de sa souffrance.
Je ne fermais jamais les poings,
J’avais si peur de ma violence.
Enfance, longtemps détestée,
Tu fus royaume de la peur.
Je ne savais que me courber,
Une révolte dans le cœur.
Ma naissance fut difficile.
Ai-je décidé en son sein,
Mère languissant d’une fille,
Que de respirer serait vain ?
J’ai éructé mes premiers cris,
Récompensant ce médecin,
Qui déploya tant d’énergie
Afin d'amorcer mon destin.
J’ai cheminé sur ce chemin
Vêtu de douleur familiale,
Confondant amour et besoin,
Et m'abrutissant d’idéal.
Puis les larmes ont dissipé
Le goût amer de la colère.
J’ai commencé à estimer
Ce pauvre enfant haï naguère.
Et si je ne fus désiré,
Ma liberté grandit si vite.
Maman, la chaîne s’est brisée,
Mon bonheur est ta réussite !
Manuel Susierra
Naissant le jour de l’armistice,
Ils la prénommèrent Victoire.
Son père, sans nul artifice,
En fit son unique exutoire.
Jamais elle ne sut le haïr,
Cet impérissable devoir...
Contre son gré elle eut cinq fils,
Une perpétuelle histoire...
Se consuma avant de vivre
Sur l’autel de la soumission,
Ma grand-mère, il faut bien survivre,
Ferma les yeux sans condition.
Son premier époux, grand buveur,
Lui concéda mes quatre frères.
Ensuite à défaut du bonheur,
Fit la rencontre de mon père,
Un immigré empli d’honneur
Survivant d’une sale guerre.
Je dus porter sa frustration
De supporter une autre engeance.
Il ne vivait qu'une obsession :
Ne pas faire de différence.
Mais elle exista, misérable,
Tournée vers ma défaveur,
Je possédais le sort coupable
De vivre avec mon géniteur.
Je dus acquitter à chacun
Le lourd tribut de sa souffrance.
Je ne fermais jamais les poings,
J’avais si peur de ma violence.
Enfance, longtemps détestée,
Tu fus royaume de la peur.
Je ne savais que me courber,
Une révolte dans le cœur.
Ma naissance fut difficile.
Ai-je décidé en son sein,
Mère languissant d’une fille,
Que de respirer serait vain ?
J’ai éructé mes premiers cris,
Récompensant ce médecin,
Qui déploya tant d’énergie
Afin d'amorcer mon destin.
J’ai cheminé sur ce chemin
Vêtu de douleur familiale,
Confondant amour et besoin,
Et m'abrutissant d’idéal.
Puis les larmes ont dissipé
Le goût amer de la colère.
J’ai commencé à estimer
Ce pauvre enfant haï naguère.
Et si je ne fus désiré,
Ma liberté grandit si vite.
Maman, la chaîne s’est brisée,
Mon bonheur est ta réussite !
Manuel Susierra