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Cette Nuit un écho vague d'autrefois, une onde longue d'une décennie de sommeil est revenue s'abattre sur les récifs de ma conscience en un déferlement d'effroyables doutes. Je me suis senti vieux, épuisé, amer et apeuré: soudain pétrifié de voir le retard pris sur mes Rêves. Tremblant devant le spectre inquisiteur de ma jeunesse, j'ai voulu lui montrer jusqu'où les espérances que nous partagions avaient progressées, seulement, j'avais perdu toute l'innocence qui enveloppait jusqu'alors ces mensonges formulés en moi-même. Dans la distance qui sépare l'être et le paraître, vertige sans complaisance, j'ai vu s'engouffrer un océan de temps perdus et senti sombrer la si précieuse estime de soi comme le plus vulnérable des esquifs.
D'une décennie de sommeil, je me suis éveillé, lourd, cruellement lucide, irrémédiablement aliéné. Dans le Miroir ces mêmes imposteurs que les Yeux des Autres voient m'ont fixé de leurs regard à la fois coupable et accusateur. L'artiste s'en est pris au fainéant, l'amant méprisa le solitaire, l'aventurier fut désespéré par le vieux vissé sur sa chaise de l'Oubli, le sorcier se jeta lui-même d'inquiétantes prophéties. Et je me suis découvert fou depuis longtemps.. confus à tous les temps... affublé d'une vision à toutes les personnes et de masques maudits se contredisant sans cesse.
Errances, entre les murs de mes illusions, de tout un peuple en pensée fabriqué de toutes pièces. Schyzophréniques transes où s'est incarnée des années durant ma sensibilité afin d'y exalter des passions virtuelles, d'y galvaniser une foule de ressentis infondées. Foule irréelle, foule oppressante! foule au milieu de laquelle j'ai fini persuadé par l'issue préférable du non agir, le moindre danger du tout poétisé, la solitude sécurisante du jamais vécu.
Et je me suis enfermé parmi d'irrationnelles attentes, ajoutant aux tourments qui entourent déjà les chemins de désirs des peurs qu'ils ne se réalisent jamais, la torture plus sophistiquée de regretter aussi tous les autres chemins qui n'auront pas été entrepris. Allumer des feux s'éloignant, et ressentir la prestigieuse souffrance, l'insensé fantasme de convoiter des idéaux toujours plus fuyants, plus impossible à atteindre. N'entreprendre que des voyages d'exception. Ne plus rien entreprendre et se complaire dans cette espace vaste de ne pas exister, infini délimité par les instincts contraires du spectre passionnel, vaste Miroir où se persuader de plaidoiries insensées, entretenir l'optimisme tragique de succomber à la peur de vivre. Et laisser même mes rêveries frénétiques se perdre dans le jamais écrit. Finir par oublier les raisons qui donnaient encore un sens à ce chemin qui m'a conduit dans la prison de moi-même.
Aspirant sans cesse à de plus grands Ailleurs, j'ai laissé s'écouler les heures en mois, fait de moi une succession d'impasses et des années passées un immense Labyrinthe où me réfugier pour croire encore à l'unique de mon être, ce sanctuaire des Hommes. Enchevêtrement de vies envisagées, intensément rêvées, puis frustrées. Dédales indélébiles sur une carte où je ne sais plus discerner le Réel de l’Ivraie. Labyrinthe bâti pour y enfermer mes Chimères et justifier cette idiote, prétentieuse voie de se croire génial plutôt que de tenter d'être heureux. Entre ces deux pulsions, les renoncements qui conduisent à imaginer vivre plutôt que vivre et qui cette Nuit, traverse du Vide, prennent soudain les dimensions d'intolérables sacrifices, d'irréversibles douleurs qui jamais ne me rendrons la jeunesse que j'ai offert à quelques diables imaginaires en échange d'une impression de talent...
2017 (protégé par droits d'auteur)
D'une décennie de sommeil, je me suis éveillé, lourd, cruellement lucide, irrémédiablement aliéné. Dans le Miroir ces mêmes imposteurs que les Yeux des Autres voient m'ont fixé de leurs regard à la fois coupable et accusateur. L'artiste s'en est pris au fainéant, l'amant méprisa le solitaire, l'aventurier fut désespéré par le vieux vissé sur sa chaise de l'Oubli, le sorcier se jeta lui-même d'inquiétantes prophéties. Et je me suis découvert fou depuis longtemps.. confus à tous les temps... affublé d'une vision à toutes les personnes et de masques maudits se contredisant sans cesse.
Errances, entre les murs de mes illusions, de tout un peuple en pensée fabriqué de toutes pièces. Schyzophréniques transes où s'est incarnée des années durant ma sensibilité afin d'y exalter des passions virtuelles, d'y galvaniser une foule de ressentis infondées. Foule irréelle, foule oppressante! foule au milieu de laquelle j'ai fini persuadé par l'issue préférable du non agir, le moindre danger du tout poétisé, la solitude sécurisante du jamais vécu.
Et je me suis enfermé parmi d'irrationnelles attentes, ajoutant aux tourments qui entourent déjà les chemins de désirs des peurs qu'ils ne se réalisent jamais, la torture plus sophistiquée de regretter aussi tous les autres chemins qui n'auront pas été entrepris. Allumer des feux s'éloignant, et ressentir la prestigieuse souffrance, l'insensé fantasme de convoiter des idéaux toujours plus fuyants, plus impossible à atteindre. N'entreprendre que des voyages d'exception. Ne plus rien entreprendre et se complaire dans cette espace vaste de ne pas exister, infini délimité par les instincts contraires du spectre passionnel, vaste Miroir où se persuader de plaidoiries insensées, entretenir l'optimisme tragique de succomber à la peur de vivre. Et laisser même mes rêveries frénétiques se perdre dans le jamais écrit. Finir par oublier les raisons qui donnaient encore un sens à ce chemin qui m'a conduit dans la prison de moi-même.
Aspirant sans cesse à de plus grands Ailleurs, j'ai laissé s'écouler les heures en mois, fait de moi une succession d'impasses et des années passées un immense Labyrinthe où me réfugier pour croire encore à l'unique de mon être, ce sanctuaire des Hommes. Enchevêtrement de vies envisagées, intensément rêvées, puis frustrées. Dédales indélébiles sur une carte où je ne sais plus discerner le Réel de l’Ivraie. Labyrinthe bâti pour y enfermer mes Chimères et justifier cette idiote, prétentieuse voie de se croire génial plutôt que de tenter d'être heureux. Entre ces deux pulsions, les renoncements qui conduisent à imaginer vivre plutôt que vivre et qui cette Nuit, traverse du Vide, prennent soudain les dimensions d'intolérables sacrifices, d'irréversibles douleurs qui jamais ne me rendrons la jeunesse que j'ai offert à quelques diables imaginaires en échange d'une impression de talent...
2017 (protégé par droits d'auteur)
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