Le soir, sous la couette enfin elle se pose.
En écoutant le vent pleurer sur le volet.
Elle ôte son collier et son lourd bracelet
Applique à son visage une crème à la rose.
Elle ferme les yeux, elle sait qu'il arrive.
Elle arrange son drap, prête à le recevoir.
Elle écoute, il est là. Pas besoin de le voir.
Il entre par la porte ouvrant sur la coursive.
Chaque soir est pareil, entre eux deux c'est un jeu.
Il ne fait pas de bruit. Comme il avance un peu
Elle ne bouge plus, feignant d'être endormie.
Il glisse dans le lit qu'il a déjà fait sien
Cherchant une caresse... Elle éteint la bougie.
Chaque soir Anaïs attend son petit chien.
Tableau de Fragonard, la Gimblette,
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