Poème << Comme un écrivain fou... >>

chessmec · 13 Septembre 2024

<< COMME UN ECRIVAIN FOU... >>

Dans le bruyant silence où j'aime à m'évader,
Juste après mon labeur, un sonnet en instance,
L'âme du vin me guide avec charme et constance,
Sur la sente d'idées où je veux taillader.

La plume, par dépit, me pousse à parader,
Dans l'élan d'un passé que je tiens à distance,
Et ses fruits, à présent, bambochent en substance,
Entre joie et chagrin, prêts à m'embrigader.

Puis j'aligne les mots, un à un, (est-ce un crime ?)
Pour composer le vers jusqu'au bout d'une rime,
Des figures de style époussètent le tout.

Quatorze vers en tout naissent ce jour d'automne,
Comme un écrivain fou, ce nouveau-né m'étonne,
Même si poésie accroche peu ou prou.

13 septembre 2024

D.Isabelle · 14 Septembre 2024

chessmec a dit:

Magnifique poème Tony, je vois que Baudelaire " L'âme du vin" t'as inspiré aussi _ Bravo

( Après avoir lu ce poème il y a quelques années, les mots m'étaient venus aussi,
dernièrement je n'ai pas résisté à mettre une musique avec l'aide de l'intelligence artificielle, je me me permets de partager la chanson avec toi)

Pour l'écouter cliques ICI

Belle journée
Isabelle

Peniculo · 14 Septembre 2024

Toujours cette musique dont le sonnet se pare
Votre talent jamais hors des règles s'égare
et comme vous évoquez l'âme du vin mon cher
je vous cite un poème que j'aime de Baudelaire:

L’âme du vin
Charles Baudelaire

Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :
« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,
Car j’éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
Entends tu retentir les refrains des dimanches
Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;
J’allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l’éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857

Moïse Wolff · 14 Septembre 2024

C'est vrai, qu'un bon vin dans sa robe écarlate, prend toute son ampleur, sous le palais délicat du poète songeur, et puis un sonnet c'est comme un bon vin qui se révèle aux fins gourmets que nous sommes. Merci pour l'effet bienfaisant de ce texte.

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