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Douce mélancolie
Dans mon jardin d’hiver, sous les yeux des nuages
Je me sens protégée des bourrasques du vent ;
Celui qui siffle aux toits et emporte les pages
D’un cahier d’écolier, je les ai vus souvent.
Les paupières fermées, me voici en vacances,
Là, où mon cabanon m’attend au cœur des bois ;
Les volets entrouverts je vois des ambiances,
Avec la nostalgie, des beaux jours d’autrefois.
La lueur des bougies qui danse sur les verres,
Me renvoie les éclats de visages heureux ;
Cet homme aux cheveux blancs, aux allures si fières
Est mon ami de cœur, Marius, généreux.
Puis, insensiblement, s’estompe la lumière,
Là, mon jardin d’hiver est plongé dans l’obscur ;
Il joue à mon insu de façon cavalière,
A l’amant empressé, de son charme il est sûr.
La pluie chante aux carreaux et doucement ruissèle,
Aussi bien que le temps veut rattraper mon pas ;
Rien ne sert de courir, car je suis irréelle,
Mon cœur est au jardin, le poète au trépas.
Margénye
Février 2024.