Hors ligne
John Pitre – Identity
Mon élan destinal avec toi s’accélère sans encombre.
Je suis troublée et poussée jusqu’à l’ultime point cardinal.
Le soleil se lève et se défait chaque soir,
la mer monte et fait son lit sur le sable,
moi, je vibre sous tes caresses oblongues
aux cambrures de mon corps.
Ton regard aimant m’écarquille à tout rompre.
C’est un singulier éblouissement.
Il a la douceur d’un feu qui protège,
là, au creux des plis de la peau,
et lèche le grain des plaies anciennes.
Tes mots craquellent tous les vieux silences
y ébruitant de joyeux bruits d’ailes.
Je ne crains aucun excès de ciel
qui pourrait m’éloigner de toi.
Je ne redoute pas la saison
où le bleu se fane, parfois jusqu’à se taire.
Tout mon vertige d’azur est dans tes yeux.
Même le noir luit doucement comme une lampe d’avant jour
au ventre de nos nuits.
Tes bras autour de moi sont un berceau vivant
d’euphorie, de jouissance, de sacré.
C’est dans ce lieu là qu’il me fallait arriver,
ce pays d’amour qui agrandit l’espace
pour déplier des rêves qui ne jettent aucune ombre.
Rien d’autre à effleurer qu’une calme terre intérieure
depuis laquelle nous écoutons le monde
et ses rumeurs passées au tamis,
délivrées de leur sauvagerie.
Je vais, pour toi, jusqu’au bout du langage,
mes mots font alors souvent ce qu’ils veulent.
C’est de bonne guerre, à tant les remuer.
Et c’est de bon augure
qu’ils ne soient pas trop sages.