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Intrigue familiale !Le chevalier galant dit à la jeune dame
Je vous baise les pieds, je vous baise la main,
Serais-je autorisé à déclarer ma flamme,
À vous faire la cour sans attendre à demain.
Je ne vois pas d’obstacle à votre doux projet
Mais entre pieds et mains cherchez cette autre place
Où un baiser coquin mais cependant discret
Pourrait constituer une tendre préface.
Si le baiser vous plaît oserais-je poursuivre
Je l’avoue humblement quelque désir me prend
Retirons ces habits votre corps qui m’enivre
Nu, m’inciterait mieux à des jeux peu décents
Monsieur votre pratique est d’un tel agrément
Que j’aimerais beaucoup une douce insistance
Vous avez la façon de lier patiemment
La chaleur de mon corps à votre exubérance.
D’où tenez-vous cet art du plaisir féminin
Cette belle aptitude à répéter la chose
Il me semble avoir lu en un livre coquin
Les diverses postures que votre feu m’impose.
Ma belle j’appris tout de madame votre mère
Qui dès mon plus jeune âge me dévoila cet art
Votre tante enseigna la joie qui persévère
Votre sœur les postures méritant quelque égard.
Poursuivez cher amant changez souvent de pose
Tout ce savoir acquis, lascif, m’émoustille
Osez des fantaisies car rien ne m’indispose
Puisque vous êtes un peu membre de ma famille.
[À l’origine de cette fantaisie, cette citation espagnole tirée des Dames galantes de Brantôme :
"Bezo las manos et los pies, señora. Señor, en el medio esta la mejore stacion]"
