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Essai de prose... Toute critique est bienvenue
la maison tourne en rond
ses volets bleus ouverts sur un jardin pavé
de béates pensées
Et moi
je fais les 100 pas
Mais une fois sur deux j'oublie de les compter
Alors, je recommence
" Ciel !
-Surpris dans un cliché balancé par l'étang-
cachez-moi ce corps nu tout ceint de bleus si crus ! "
Piqué dans sa pudeur le ciel se couvre et pleure.
Et voilà
moi je me sens coupable
Mais c'est de sa faute aussi
Si j'ai la tête dans les nuages
les yeux les pieds dans l'eau
Je me souviens de ce moment où il m'a dit :
"Imagine un instant la minute hémophile"
j'ai pas compris mais c'était beau dans son regard
Faut dire qu'il avait les yeux vers
Toi qui t'écoule temps
déveine
que ne t'ai-je saigné
pour voir
La couleur
de ton sang
froid
C'est pourtant pas la mort la vie est juste en face
Le soleil n'est pas chien les oiseaux encore moins
Les herbes s'électrisent au moindre courant d'air
Les fleurs se déboutonnent les fruits tètent la sève
La seule ombre au tableau en fait
c'est moi
Je ne tourne pas rond seule en mon pré carré
un carré de jardin les yeux gris-bleus ouverts
Les paupières en volets
Fermés
Pendant que la maison recompte sur les doigts
Le tic-tac de mes pas qui se rongent les sangs
Mais si j'avançais aussi !
Dieu que je me fatigue...
allez tiens
je m'assois
sous le saule madeleine entre un souvenir et le pied de l'étang
histoire de me rafraîchir les idées
avec un psyché d'eau
- et là l'étang se mare -
il me tend sa main moite et m'invite à danser
l'aquatique tango
J'ai le regard flotteur collé contre sa peau
Et le vent l'air de rien s'enjoue à nous plisser
le bombé de nos joues
froissées
Je balaye d'un regard l'écume de mes yeux
c'est qu'au fond je sais bien me faire de la peine
alors
je me prends par les sentiments et me secoue le cœur
Mais
Je sens bien que je me prends la tête ainsi
donc
je me ferme la bouche
et passe en mode braille
Il se fait tard, et lui !
il fait quoi ?
Je devrais avoir faim mais je ne suis pas dans mon assiette
Une pluie d'émotion s'est abattue plus tôt
Ému le ventre vide en retient une larme...
des miettes
Je ferme les volets
le noir comme un dément
se cogne contre les murs
J'enfile ma nuisette au plongeon de minuit
Sur l'épaule d'un rêve au clos de ses peut-être
Je dépose mon corps
nu
et agile m'envole
Demain
le ciel sera passé de lune à l'autre
et moi je me dirai
le temps est fait de leurres
et puis je m'en irai comme autant de raisons
sans collet à mes pas marcher sans les compter
vers toi je m'en irai comme on va de bon cœur
car enfin il me faut
savoir comment je vais
Un grand merci aux courageux qui sont arrivés jusqu'ici
s'il y en a...