Voici les premières morsures
que l’hiver, aux dents de nacre,
plante dans nos chairs sans armure.
Il vient nous imposer son sacre.
L’air même que l’on respire,
semble se figer en brume.
Les beaux jours se sont mis à fuir,
le froid endosse son costume.
Les arbres dépourvus de feuille
tendent leurs bras nus et noueux.
Sur une branche un bouvreuil
vient disputer sa place aux gueux.
La neige a recouvert les toits,
dans les rues dénonce les pas.
Sur les vitres embuées d'émois,
de mon doigt, j'écris tout cela.
Dehors fument les cheminées.
L'odeur des feux de bois embaume,
dans les avenues animées
par les jeux que font les mômes.
Les fontaines des villages
déversent leurs eaux cristallines.
Les courants d'eau dans les alpages
résonnent de notes divines
Ils carillonnent de la glace
qui tente en vain de les saisir.
Dans ses bras, l'hiver m'enlace,
Je me devais de l'accueillir.
Moïse Wolff
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le 18/12/2018