Non, ne me cherchez pas
Non, ne me cherchez pas, je suis partie au loin
Si mon corps est ici, mon esprit déambule
Tel un phalène blanc ou une libellule
En des lieux fabuleux où l'heureux me rejoint
Non, ne me parlez pas, car je ne suis pas là
Et si je vous souris, mon coeur est en voyage
Il court avec ce rêve au si charmant visage
Sur un îlot de brume au parfum de lilas
Vous pouvez me toucher, me croire même ici
Mais bien que je vous vois, vous parle et vous réponde
Mon âme, elle, appartient à un tout autre monde
Où les larmes du ciel sont d'or et poésie
Où les sources d'eau claire abreuvent de tendresse
Où les arbres se penchent pour offrir leurs fruits
Où des rires d'enfants crépitent sous la pluie
Où le souffle du vent n'est que douce caresse
Là, je nourris mon sang au feu de la Beauté
Et dansant sous la lune au halo des étoiles
Je déchire un à un, des merveilles, les voiles
D'un coeur tout palpitant saignant de vérité
Qu'il y a t il de plus vrai, de plus pur, de plus fort
Qu'un coeur empli d'amour et prêt au sacrifice
Même accepter le pire et vivre le supplice
De n'être qu'ignoré et souffrir mille morts
Rien n'éteindra jamais ce feu qui brûle en moi
Car sentir sa chaleur c'est me sentir vivante
Rêver n'est qu'échappées à une agonie lente
Sur une terre où les mirages font la loi
Une poussière sale étouffe notre monde
L'homme fiévreusement court après son désir
Qui s'effrite en ses mains dès qu'il croit le saisir
Oubliant qu'en naissant, il meurt chaque seconde
Mais par-delà la nuit de nos pauvres errances
Bât immuablement l'âme de l'univers
L'entendez-vous parfois les soirs à coeur ouvert
Au profond de vous-même, au sein pur du silence…