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Terre enfantée
Regardez-moi ce champ couvert de paille d’or
Se prélassant aux nues sous un soleil orange.
À la midi sonnée quel intense décor
D’où montent des senteurs que la chaleur mélange.
Le semeur de l’automne aux gestes réguliers,
D’un pas toujours réglé à la même cadence,
Arpente aux brumes floues la terre à ses souliers
Ce champ aux sillons frais couvant la renaissance.
L’hiver un beau matin blanchira l’horizon
Alors que sous nos pieds les embryions s’étoffent.
Aux profondeurs du sol un monde en oraison
S’agite bousculant, languissant s’apostrophe.
La gestation prend fin et dans un souffle ardent,
Le paysan amoureux voit sortir des entrailles
Des labours orgueilleux, l’univers trépidant
Les futures moissons, d’où, ce beau champ de paille.
Margénye Septembre 2020.
