Un amant affamé
Je m'avançais sans bruit vers la porte entrouverte
Minuit sonnait au loin au clocher d'une église
Il m'avait dit tout bas «je vous désire offerte
Je serai seul ce soir, soyez ma gourmandise
Je veux vous déguster, vous manger jusqu'au bout
Pour ne laisser de vous que vos jolies dentelles
Sur votre fine peau, elles me rendent fou
Vous connaissez mes goûts, pour moi, faites-vous belle !
Montrez-vous, je vous prie, mystérieuse et fatale
Troublez-moi, inventez des jeux voluptueux
Je vous aime fougueuse, ardente, infernale
Allumez en mon corps un délire de feu...»
A peine j'eus franchi le seuil de sa maison
De sa bouche et ses mains, je devins la captive
Je m'offris à ses bras, vigoureuse prison
Et consentante proie, il me dévora vive
Il savoura ma chair, oui... de la tête aux pieds !
Se régala de tout, mon ventre et tout le reste
Morceau après morceau, pas un fut oublié
Et pour moi ce fut loin d'être un destin funeste.
Octobre 2011