Voici venir la saison,
Où les cœurs comme les feuilles
Se cueillent en fenaison.
Sous terre le chèvrefeuille
Attend l'heure, pour éclore,
Pendant que les belles rousses,
À la lueur de l'aurore
Se déposent sur les mousses.
Quelques-unes en rimant
S'agrippent encore aux branches,
Se balancent en bravant
l'inéluctable, mais flanchent.
Le temps semble au ralenti,
Comme pour figer l'instant
D'un délicieux ressenti,
Impalpable, chancelant.
Les jolies feuilles fragiles
Se craquellent, se décrochent.
Friables belles d'argiles
Jonchent le sol et les roches.
Allongées dans les allées,
Dans les rues, sur les trottoirs,
Rouquines désemparées
Chutent de leurs balançoires.
Moïse Wolff
Le 02/10/2019
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