Pourquoi le poète est-il si fragile ?
Pourquoi sa silhouette, si gracile,
Est-elle pulvérisée en morceaux
Sous les terribles - terrestres - assauts ?
Sa sensibilité, à vif, est coeur
Lacéré des coups de fouet de rancoeur.
Il se sent, de toutes parts, cerné
Comme un premier-né sacrifié.
Le poète est le héros qui frémit
A la moindre pulsion, lui, l'ami
Des oiseaux et des tout-petits, tremblant
De froid en ces batailles d'amour blanc.
Sa seule force est la délicatesse
Versée au creux des êtres en détresse,
Tendresse sereine comme la Grâce
D'un Dieu d'Amour caché en sa châsse.